audience auprès de la Rectrice

Le SGEN-CFDT Picardie a été reçu en audience le mardi 01 octobre 2019 par la nouvelle Rectrice de l’académie d’Amiens, Madame Stéphanie DAMERON.
Plusieurs questions ont été abordées par nos militants.

  1. Comités académiques de suivi de la réforme de la voie professionnelle et du LEGT

Le SGEN-CFDT Picardie demande la mise en place des comités de suivi des réformes LP et LEGT, comme au niveau national ; avec des représentants du personnel.

Madame la Rectrice a indiqué que 3 Groupes de travail (G.T.) allaient se tenir : un sur les E3C en LEGT, un sur les Spécialités en LEGT, et un sur la Voie Pro. Ces G.T. seront composés d’inspecteurs et de personnels de direction.

Le SGEN-CFDT Picardie a signifié son mécontentement sur l’absence de représentants des personnels au sein de ces G.T. En effet, nous estimons que les remontées de terrain ne seront que partielles et consensuelles

Le SGEN-CFDT Picardie a fait un rapide bilan de la rentrée en lycée.

  • LEGT : Les emplois du temps (Edt) des élèves sont mal conçus (soit trop concentrés soit avec trop d’heures sans cours), les Edt des enseignants en barrettes ne fonctionnent pas toujours, notamment par manque de matériel de laboratoire.
    Le travail du professeur principal se complique avec les Spécialités, et la multiplication des enseignants qui interviennent dans la même classe. La question de l’organisation des conseils de classe va se poser.
    Les nouveaux programmes demandent une fois de plus beaucoup de temps de préparation des cours, sans connaitre vraiment les modalités d’évaluation à ce jour.
  • LP : Des chefs d’établissements ne respectent pas les grilles horaires, notamment sur le chef d’œuvre ou sur les dédoublements. La préparation des heures de co-intervention et de chef d’œuvre sont chronophages, et nous demandons des temps de concertation. Les équipes se voient souvent imposer la co-intervention et/ou le chef d’œuvre, ce qui ne facilite parfois pas le travail.
    Nous demandons aussi le bilan du protocole Ressources Humaines pour les collègues en Gestion Administration, suite à la disparition progressive de 50 % des sections.

Le Secrétaire Général (S.G.) de l’Académie, Monsieur Vial, a indiqué que les remontées de terrain étaient les mêmes de la part de Personnels de Direction (PERDIR). Les difficultés sont avant tout organisationnelles, avant d’être pédagogiques.
La première notion à travailler concerne le groupe classe, les conseils de classe et le rôle du Professeur Principal (PP).
Puis, il y aura un travail sur les EDT pour l’an prochain. Le choix qui a été fait de proposer beaucoup de Spécialités et d’options aux élèves complexifie l’organisation. Nous étudierons cela.
Les textes sur les E3C ne sont pas tous sortis. La priorité doit être pédagogique. Les modalités d’évaluation viendront rapidement.
En ce qui concerne les équipes Gestion Administration en LP, la priorité concerne les collègues en Mesure de Carte Scolaire. Les collègues ont été reçus. Certains vont se reconvertir en Commerce, Vente ou Logistique. Nous communiquerons un premier bilan de Protocole RH.

  1. La formation par Apprentissage dans les lycées professionnels

Le SGEN-CFDT Picardie s’étonne de la mise en place de sections mixtes (élèves de la voie scolaire et apprentis dans la même classe) dès cette rentrée scolaire. Nous demandons quel est le protocole de mise en œuvre, les conditions de travail des équipes, les conditions d’accueil des apprentis.

Le Secrétaire Général répond qu’une convention type est en cours de rédaction, et qu’elle précisera tout cela. La mixité a été acceptée cette année dans les sections incomplètes, tant que le seuil de dédoublement n’était pas franchi. Cela concerne une dizaine de sections dans l’Académie. Les apprentis ont été comptés dans les effectifs. Les textes sur le financement de l’apprentissage n’étant pas tous sortis, nous verrons au fur et à mesure de leur publication. Les équipes seront accompagnées.

  1. La réouverture du concours interne de professeur des écoles

Le SGEN-CFDT Picardie demande la réouverture du concours interne de professeur des écoles, permettant ainsi aux collègues des autres fonctions publiques (territoriale et hospitalière) d’intégrer l’Éducation Nationale.

Le Secrétaire Général répond qu’il s’agit bien d’une décision de niveau académique, et qu’actuellement seules les demandes des personnels contractuels de l’Éducation Nationale étaient recensées. Il s’engage à étudié cette possibilité pour cette année si les dates ne sont pas dépassées.

  1. Les AESH

Informations nécessaires à porter à la connaissance des collègues 

Le SGEN-CFDT Picardie a rappelé au Secrétaire Général du Rectorat que lors de l’audience concernant la situation des AESH en janvier 2019, il s’était engagé à transmettre plusieurs informations aux collègues sur leur boîte professionnelle, ce qui n’est toujours pas le cas à ce jour. Ainsi, à la demande de notre organisation, l’Administration devait les informer sur :

  • Le nom et les coordonnées de leurs différents interlocuteurs et leurs « missions ».
  • La procédure pour demander un bilan de compétences (en vue d’obtenir une validation d’acquis)
  • Les imprimés et délais de prévenance pour demander une autorisation d’absence, un congé de formation syndicale
  • La procédure à respecter en cas de congé maladie.
  • La procédure pour candidater sur une des formations organisées par leur employeur
  • La procédure pour demander une prise en charge des frais de déplacement (pour les collègues affectés sur plusieurs établissements dans des communes différentes).

Le Secrétaire Général a reconnu que les informations n’avaient toujours pas été transmises en raison des modifications qui étaient intervenues depuis l’audience (PIAL, nouvelle circulaire encadrant le temps de travail des AESH) et qui donnent lieu à des changements dans ces informations. L’envoi devrait donc avoir lieu d’ici peu.

Besoins en formation et CCP

Toujours à la demande de notre organisation, la Commission Consultative Paritaire (CCP), à laquelle siègent deux de nos représentantes, devait être consultée sur les besoins en formation des collègues mais n’a toujours pas été réunie.

Le SG nous a annoncé que cette CCP serait bientôt réunie.

Nouvelle circulaire, mauvaise interprétation et consignes erronées

Par ailleurs, le SGEN-CFDT Picardie est intervenu pour dénoncer certaines informations qui ont été communiquées aux collègues lors des réunions de pré rentrée dans les établissements du second degré. En effet, plusieurs collègues AESH nous ont contactés pour nous dire que certains chefs d’établissement leur demandaient d’être présents pendant les vacances scolaires (y compris les grandes vacances) puisque leur temps de travail était maintenant calculé sur 41 semaines.

Nous avons rappelé que le calcul sur 41 semaines permettait de reconnaître le temps passé en réunion, formation tenues sur les 36 semaines de temps scolaire mais qu’en aucun cas on ne pouvait demander aux collègues d’être présents dans leurs établissements pendant les vacances.

Le SG en a convenu et a justifié ces « dysfonctionnements » par la mauvaise interprétation des textes par les chefs d’établissements.

Nous avons également alerté nos interlocuteurs de l’existence de contrats de 41h/semaine à cette rentrée alors que le calcul sur 41 semaines fait que les contrats ne peuvent excéder 39h/semaine (quotité pour un temps plein à compter de cette rentrée). Nos représentants ont exprimé la nécessité d’en informer rapidement les services afin que les collègues qui avaient effectué 41h/semaine depuis la rentrée puissent rattraper leurs heures.

Le Secrétaire Général a reconnu qu’il y avait eu des dysfonctionnements et qu’il était essentiel que les collègues dans cette situation prennent vite contact avec leur gestionnaire afin de pouvoir modifier la quotité sur leur contrat et organiser le rattrapage de leurs heures.

Le SGEN-CFDT Picardie a également dénoncé le fait que certaines réunions de pré-rentrée ne donnaient plus lieu à une convocation mais à une invitation (avec présence obligatoire) qui ne permettait plus la prise en charge des frais de déplacement.

Le Secrétaire Général n’était pas informé de ce changement et il va se renseigner.

Quotité modifiable, un simulacre de CDI ?

Pour terminer, le SGEN-CFDT Picardie a rappelé qu’il était scandalisé par la disposition de la nouvelle circulaire qui permettait à l’Administration de modifier, d’une année sur l’autre, la quotité de travail des collègues AESH en CDI. Pour le SGEN-CFDT, cette nouvelle règle va avoir des conséquences désastreuses pour nos collègues et cela semble être déjà le cas puisqu’un dossier de demande de secours (financier) a déjà été instruit lors de la CAAS de ce matin en lien avec une baisse de quotité. Nos représentants ont instamment demandé la convocation d’un Groupe de Travail sur ce sujet.

Info de dernière minute 

Plusieurs AESH de l’Académie (à priori gérés financièrement par des lycées mutualisateurs comme celui de Langevin à Beauvais) n’ont perçu que 50 % de leur salaire en septembre en raison d’un dysfonctionnement informatique. Cette situation est intenable pour les collègues impactés d’autant plus que leurs salaires sont parmi les plus bas. Notre organisation a dénoncé la situation auprès du DRH du Rectorat. Ainsi nous invitons tous les collègues concernés par le non versement de l’intégralité de leur salaire à prendre contact avec l’assistante sociale de leur secteur (cf lien ci-dessous pour les différents contacts) dans les plus brefs délais. L’assistante sociale pourra ainsi leur indiquer comment déposer un dossier de demande de secours afin que celui-ci soit étudié lors de la prochaine CAAS. Ce matin, lors de la réunion de la CAAS à laquelle nous avons un représentant, plusieurs collègues dans cette situation ont pu bénéficier d’une aide dite « alimentaire » non remboursable de 300 euros après avoir déposé un dossier de demande de secours.

La liste et les coordonnées des assistantes sociales de l’académie (par département).

  1. Les difficultés croissantes face à l’évolution du métier

Le SGEN-CFDT Picardie a dressé le constat que les conditions de travail des collègues s’étaient fortement dégradées depuis une dizaine d’années, notamment pour deux raisons principales : la multiplication des réformes inopérantes en raison de moyens et de préparation bien insuffisants (les collègues sont épuisés par le travail supplémentaire qui en découle) et l’évolution des usagers (élèves et parents).

De nombreux collègues subissent une petite violence au quotidien sans qu’aucune réponse appropriée soit apportée par l’Administration elle-même souvent débordée par le manque de solutions et par le nombre toujours croissant de situations difficiles. Ces éléments ont pour conséquence la multiplication des petits arrêts maladie, invisibles pour l’Administration et indicateurs de malaise au sein de la profession. Le syndicat rencontre de plus en plus de collègues souhaitant se reconvertir et ils sont chaque année plus nombreux à aller jusqu’au bout de leur démarche.

Le SGEN-CFDT Picardie a demandé davantage d’écoute et d’accompagnement des collègues et un renforcement significatif du service des Ressources Humaines du Rectorat.

Le Secrétaire Général nous a répondu que les services étaient attentifs et répondaient à toutes les situations de violence qui leur étaient signalées (nous lui avons dit que le problème résidait aussi dans le fait que les établissements ne faisaient pas remonter l’intégralité des faits de violence qu’elles soient physique ou verbale). Le service RH du Rectorat va être renforcé par 3 conseillers (un par département) qui seraient amenés à se déplacer dans les établissements pour accompagner les collègues.

Le SGEN-CFDT Picardie s’interroge sur l’efficience de ce nouveau dispositif en l’absence de moyens significatifs et de propositions concrètes à faire aux collègues en termes de reconversion.

  1. Les élèves allophones

Le SGEN-CFDT Picardie alerte l’administration sur le nombre croissant d’élèves EANA dans les divers établissements (écoles,collèges, lycées) de l’académie. Ceci est un véritable problème pour la gestion de classe car ils sont mélangés avec des élèves au cursus normal, ils n’ont pas tous le même niveau de pratique du français. Les moyens mis à disposition pour les prendre en charge sont bien insuffisants. Il est indispensable d’ouvrir des structures d’accueil (UPE2A) et de proposer des formations pour les collègues qui souhaiteraient y être affectés.

De plus, c’est un public qui n’est pas fixe, du jour au lendemain, ils peuvent quitter la classe.

Le Secrétaire Général répond qu’il s’agit d’un véritable problème également pour les services du rectorat. Depuis 2-3 ans, ils doivent faire face à la gestion de ce flux massif d’élèves. Ils sont conscients du problème. Ils souhaitent repenser l’accueil des élèves EANA en créant un pôle pour les regrouper, ceci ne serait possible qu’avec un partenariat de la région qui gère l’installation de ces élèves. Pour réaliser ce pôle, la région devrait garantir une installation pérenne de ces élèves.

Ils sont aussi conscients d’un manque criant de personnels formés pour dispenser le FLE. Même les services du CASNAV qui doivent tester ces élèves sont débordés.

  1. L’accompagnement des collègues – Les visites conseils

Le SGEN-CFDT Picardie a interpellé le Recteur concernant le dévoiement en matière de visites-conseils dans le 1er comme dans le 2nd degré. En effet, les corps d’inspection ont calé le modèle de visites conseil sur celui des anciennes inspections avec la même lourdeur administrative (nombreux documents à fournir), des délais de prévenance très courts (parfois moins de 48h) et ils omettent de préciser que la visite conseil n’a pas de caractère obligatoire, tout collègue pouvant la refuser. Nous dénoncions ces pratiques très anxiogènes et infantilisantes avant la mise en place des rendez-vous de carrière. Le cadre réglementaire a aujourd’hui évolué vers une rencontre bienveillante entre professionnels et pour le SGEN-CFDT Picardie il est essentiel que les IEN et IPR sollicitent l’agent pour lui proposer cette visite conseil sur une date choisie conjointement et avec un formalisme administratif des plus réduits. Notre organisation a indiqué à Mme la Rectrice que si ces consignes n’étaient pas respectées à l’avenir, le SGEN-CFDT Picardie donnerait à tous les agents, comme consigne syndicale, de refuser la visite conseil.

La Rectrice a été très réceptive à ces remontées de terrain. Elle nous a garanti qu’elle partageait notre vision sur ce que doit être une visite conseil et qu’elle redonnerait des consignes en ce sens aux corps d’inspection.

  1. Le partenariat avec l’ARS

Le SGEN-CFDT Picardie demande quel partenariats l’Académie va-t-elle mettre en place avec l’Agence Régionale de Santé, dans le cadre du plan de lutte contre les violences scolaires (Circulaire du 31 juillet 2019 – NOR : SSAZ1922997C).

Le Secrétaire Général, découvrant cette circulaire nationale du Ministre de la santé, répond qu’il attend la déclinaison Éducation Nationale de ce document. Il est évidemment favorable à ce partenariat avec les personnels de santé.

  1. Les temps partiels imposés chez les personnels administratifs contractuels

Le Sgen-CFDT Picardie a rappelé ses revendications concernant les personnels ATSS contractuels en CDI. Comme c’est déjà le cas pour les personnels contractuels enseignants en CDI de l’Académie (dispositions obtenues par le Sgen-CFDT) il est légitime que les personnels ATSS en CDI soient rémunérés, quelle que soit leur quotité d’affectation, à hauteur de 100%. Aujourd’hui, tout collègue ATSS en CDI, peut, d’une année sur l’autre se voir amputer de 50% de son salaire sans pour autant pouvoir prétendre aux allocations de Pôle emploi au prétexte qu’ils sont en CDI.  Cette perspective nous semble être très préjudiciable pour les agents concernés d’autant plus que ce sont les agents dont les grilles de rémunération sont les plus modestes.

Ainsi nous avons à nouveau demandé à la rectrice de bien vouloir étudier notre proposition d’alignement sur les règles instaurées au sein de notre académie pour les contractuels enseignants.