Protocole sanitaire en collège et lycée : quelles conditions de travail ?

Quelles sont les conditions de travail avec le protocole sanitaire, dans les collèges et les lycées ? Le Sgen-CFDT Picardie a consulté ses correspondants de section sur la mise en place et le fonctionnement du protocole sanitaire, dans les collèges et lycées.

Une organisation plus pénible

L’organisation du travail scolaire est généralement modifiée pour la grande majorité des établissements, mais elle l’est davantage dans les lycées.

En collège, un tiers des établissements ont conservé la même organisation, c’est-à-dire que les élèves changent de salle et gardent le même emploi du temps, tandis que deux tiers ont supprimé le changement de salle. Mais dans cette deuxième situation, les élèves changent encore de salle pour une partie des cours (sciences, arts plastiques, musique, EPS), ce qui fait quand même pas mal de circulation dans les couloirs. La présence des élèves dans la même salle toute la journée pose des problèmes de surveillance en collège, car on ne peut pas les mettre en étude quand ils n’ont pas cours. Cela crée dans quelques cas une ambiance difficile, lie à des changements d’emploi du temps compliqués, des pressions pour assurer des remplacements, y compris, dans un cas au moins, sur les collègues en autorisation d’absence sanitaire.

En lycée, il n’y a pas de modification dans l’utilisation des salles, sauf une exception. Mais l’organisation est très différente, avec alternance des cours par niveau, par jour, par semaine, avec diverses combinaisons. Une grande variabilité selon les établissements, produite par l’adaptation aux situations locales.

 

Une consultation nécessaire… mais incomplète

C’est sans doute cette complexité qui a conduit à une consultation systématique des personnels par les proviseurs : l’organisation est très compliquée à mettre en place, quelques conversations indiquent que la consultation s’est imposée parce que les chefs ne pouvaient y arriver seuls, et qu’ils ont eu besoin de confier les détails aux professeurs. En collège, certains principaux ont consulté leurs équipes pour mettre en place le protocole, par visio quelques jours avant la rentrée, ou les premiers jours après au risque de changer l’organisation en cas de remise en cause. Mais les trois quarts ont décidé seuls.

 

Pas de contamination, mais plus de fatigue

Une importante fatigue ressentie apparaît dans les lycées, avec le surcroît de travail lié à l’alternance, et dans les collèges où les enseignants changent de salle (cartable et matériels informatique ou autres à déplacer à chaque fois). La cadence s’avère parfois plus difficile pour les agents d’entretien. L’information des collègues sur les cas de covid-19 est indispensable. Pourtant, elle n’est pourtant pas toujours faite par la direction, générant parfois un sentiment d’« omerta » évidemment très mal vécu.

Mais en fait il apparaît que les cas de covid-19, aussi bien chez les adultes que chez les élèves, sont très rares, toujours contractés à l’extérieur du contexte scolaire, et que les cas contacts ne débouchent pas sur une contamination. Il y a sûrement des contre-exemples, mais leur absence dans les réponses de l’enquête comme des remontées de terrain informelles montre qu’ils sont exceptionnels. Et cela quelle que soit l’organisation adoptée par les établissements. Ce qui laisse penser que les organisations moins strictes ne sont pas moins efficaces, sachant que les gestes barrières sont partout bien appliqués, et les quelques défaillances vite signalées et mal ressenties. Ou que la diversités des mesures adoptées est adaptée à la diversité de situation des établissements.