Au Comité Technique Ministériel (CTM) du 18 décembre 2018, la répartition des suppressions de postes administratifs et d’enseignant·es du second degré, mais aussi la non création de postes dans plusieurs métiers, ont été communiquées par le ministère.
Pas de suppressions de postes dans le 1er degré, mais …
Pour mémoire: 103 postes créés dans l’académie d’Amiens à la rentrée 2018 pour une baisse prévue de 1,25% des effectifs élèves (114 postes créés à la rentrée 2017).
+15 postes à la rentrée 2019 pour toute l’académie
Pour la rentrée 2019, le solde sera une nouvelle fois positif avec +15 postes pour une baisse prévue de -1,00% des effectifs élèves. Le ratio P/E* prévisionnel 2019 devrait évoluer de +0,06 par rapport au P/E prévisionnel 2018:
- 5,84/5,70;
- il était de 5,62 en 2017.
*Le P/E est le ratio donnant le nombre de postes d’enseignants – en équivalent temps plein – pour cent élève.
Les chiffres nationaux
Création de 2325 postes pour une baisse envisagée de -33 612 élèves soit -5,63.
L’avis du Sgen-CFDT
Une petite augmentation vaut mieux qu’une suppression de postes comme dans le 2nd degré ou chez les personnels administratifs, cependant l’amélioration du ratio P/E risque fortement de n’être qu’une illusion à cause des consignes ministérielles concernant l’Éducation Prioritaire. Les dédoublements des CE1 en REP et la fin de ceux en REP+ sont à l’ordre du jour de la rentrée et ne seront pas sans conséquence sur:
- ce qui reste du dispositif «Plus de Maîtres Que de Classes»,
- les effectifs en classe et d’abord celles des écoles où des CE1 sont dédoublés,
- et comme en 2018/2019 dans le rural.
L’enquête carte scolaire 1er degré
Enquête Aisne | Enquête Oise | Enquête Somme |
Les suppressions de postes dans le 2nd degré
Pour mémoire: 91 équivalents temps plein supprimés à la rentrée 2018 pour une baisse prévue de 0,2% des effectifs élèves.
95 suppressions de postes pour la rentrée 2019 dans l’académie d’Amiens
Pour la rentrée 2019, le solde sera une nouvelle fois négatif avec -95 postes pour une baisse prévue de -0,09% des effectifs élèves soit comme l’an passé une stabilité de ceux-ci.
et, d’autre part, par une diminution de 365 ETP portant sur des décharges d’enseignement non prioritaires ».
Les chiffres nationaux
Suppression de -365 Équivalents Temps Plein pour une baisse envisagée de -32 144 élèves. Mais aussi… transformation de 2 085 ETP en heures supplémentaires, ce qui selon le ministre contribuera à renforcer le pouvoir d’achat des professeurs!
Comme l’écrit le Café Pédagogique: « La réalité c’est que cet artifice nous empêche de donner une idée réelle du recul en postes dans les académies. Car rien n’indique que ces heures seront pourvues, même si le ministère applique sa volonté de doubler les heures supplémentaires obligatoires. Et elles ne remplacent pas des enseignants car le même enseignant ne peut pas être à deux endroits à la fois. Autrement dit ces milliers de faux postes vont rendre les emplois du temps encore plus délicats alors même que les chefs d’établissement ont déjà du mal avec la mise en place des spécialités ».
Le ministère va-t-il réellement prévu d’augmenter le nombre d’heures supplémentaires à hauteur de 2085 postes?
On en doute car la loi de finances n’a inscrit que 18 millions au titre de l’augmentation des HSA en 2019 dans le second degré, ce qui peut financer l’équivalent de 700 postes environ et non 2085 !!!
L’avis du Sgen-CFDT: Postes et réformes : incohérences majeures
(Extrait de la déclaration faite au CTM)
« Le Sgen-CFDT tient à souligner les incohérences entre le budget de l’Éducation nationale et les réformes qu’entend mener le gouvernement. Les réformes des lycées interviennent sur fond de progression, pour encore quelques années, du nombre d’élèves. Comme le répète régulièrement le ministre, ces réformes n’ont pas été conçues pour réduire le nombre de postes. Cependant, les mener en supprimant des emplois revient à ne pas conserver les moyens qui pourraient donner sens à ces réformes. C’est notamment pour cela que le Sgen-CFDT n’a pas émis de vote favorable en Conseil supérieur de l’Éducation. Alors qu’on souhaite qu’une plus forte proportion d’une classe d’âge plus nombreuse fasse le choix de la voie professionnelle, on supprime déjà des postes dans les lycées professionnels, et on laisse dans une grande incertitude les équipes sur l’organisation de l’apprentissage. Dans tous les lycées, la tension sur les moyens et le taux d’encadrement risque de vider les réformes des éléments potentiellement positifs dont elles pourraient être porteuses. Que restera-t-il du choix des élèves dans les lycées généraux et technologiques ? Que restera-t-il de la co-intervention dans les LP ? Quelle sera la réalité de l’accompagnement des apprentissages et de la construction des parcours d’orientation, qui plus est alors que les professionnels qui doivent y contribuer avec les enseignant·es ne sont pas présents en nombre suffisant sur l’ensemble du territoire ? Quels moyens sont fléchés pour les lycées professionnels et les lycées généraux et technologiques accueillant une forte proportion d’élèves issus de REP, REP+ et de milieux défavorisés ?
Le Sgen-CFDT demande le report de la mise en œuvre de la réforme du lycée, afin que des négociations puissent avoir lieu à tous les niveaux pour corriger les incohérences et améliorer les conditions de travail ».
Les suppressions de postes pour les personnels administratifs
Nationalement, lLe gouvernement supprime 400 postes administratifs tout en annonçant la généralisation d’une GRH de proximité et la fusion des académies. Là aussi la soutenabilité des réformes en cours n’est pas au rendez-vous. C’est bien une intensification du travail, une aggravation de la sous-administration de l’Éducation nationale qui s’organise.
17 suppressions de postes pour l’académie d’Amiens
Pour mémoire: –8 suppressions de postes en 2018 et -2 en 2017.
C’est insupportable et inacceptable. Nous demandons de la reconnaissance; la charge de travail augmente avec:
- des applications informatiques qui sont soit obsolètes, soit inexistantes, soit inadaptées,
- l’absence de remplacement,
- l’absence de formation,
- des dématérialisations de plus en plus croissantes qui transforment le travail et ne font pas baisser la charge de travail du fait des erreurs à rectifier, de la sollicitation croissante des familles…
- de plus en plus de nouvelles missions…
Or pas d’heures supplémentaires payées pour nous avec impossibilité de libérer du temps pour les récupérer, de plus tout le monde n’a pas accès au Compte Épargne Temps.
Ces suppressions de postes vont dégrader les conditions de travail de tous les personnels administratifs et nous nous y opposons.
L’Enquête du Sgen-CFDT : des personnels administratifs à bout
Avec des réponses issues de personnels de tous les services de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur, l’enquête du Sgen-CFDT révèle un sentiment général de mal être au travail.
- Accéder à l’enquête : cliquer ici.