Perdirs: Groupe Blanchet du 12 octobre 2017

Le 12 octobre 2017 était réuni au rectorat en présence de Mme le Recteur un "Groupe Blanchet" où les représentants des syndicats de personnels de direction représentatifs étaient conviés. Michel Flores-Garcia y représentait le Sgen-CFDT Picardie.

Ce Groupe Blanchet avait de nombreux points à l’ordre du jour pour lesquels le Sgen-CFDT est intervenu:

  • Expérimentation Bac-Pro BTS
  • Carte des formations par bassin
  • Remplacement des enseignants
  • Calendrier scolaire pour les vacances de printemps
  • PPCR pour les personnels de direction
  • Conditions de travail
  • Suppression de postes dans la Fonction Publique d’État
  • Point de situation sur les contrats aidésGroupe Blanchet
  • Conseil aux EPLE de la part de la Direction des Affaires Juridiques
  • Moyens donnés pour le dispositif « Devoirs faits » au collège et pour l’accompagnement éducatif en lycée
  • Devenir de la Formation Professionnelle (réalité des travaux à engager)

Expérimentation Bac-Pro BTS

L’expérimentation des bac pro BTS est une transformation de l’ancienne pratique qui faisait que les établissement d’accueil choisissaient les étudiants en fonction des dossiers désormais les propositions émanant des lycées professionnels directement et le classement définitif a été fait cette année par le Rectorat ; Cela devrait changer l’année prochaine ; l’ordre de classement des élèves devait être fait par les lycées professionnels et l’ordre transmis au rectorat qui se chargera de classer les élèves des différents lycée et de redescendre un liste au lycées possédant un BTS.

M Leclere (Service Académique d’Information et d’Orientation/SAIO) annonce qu’une commission intermédiaire d’affectation sera réunie mais qu’au final cela sera le Recteur qui tranchera. L’année prochaine le taux sera de 50 % d’élèves issus de BTS.

M Sorano demande au SAIO comment il compte évaluer l’utilisation des heures. M Leclere propose:

  • d’établir un bilan quantitatif – taux de décrocheurs – après la Toussaint puis après les vacances de décembre;
  • d’interroger les décrocheurs pour connaitre leurs raisons.

La question se pose du devenir des élèves de BAC pro dans les BTS: M Flores-Garcia (Sgen-CFDT) intervient pour dire que cela n’est pas parce que l’on inscrit un élève en BTS qu’il a obligatoirement les compétences nécessaires pour réussir. Il rappelle que le bac professionnel a une vocation à l’insertion qu’il ne faut pas l’oublier.

Mme Le Recteur intervient pour dire que le niveau bac pro n’est désormais presque plus un niveau d’insertion et que c’est la raison pour laquelle il faut inciter les élèves de bac pro à poursuivre leurs études.

Monsieur Flores-Garcia dit que la barre est trop haute pour certains élèves qui ressortent après 2 ans d’études sans aucun diplôme.[1]

Mme Le recteur pense qu’il faudrait changer les règles d’attribution des diplômes et qu’entre le tout et le rien il pourrait y avoir un système de validation par modules. M Flores-Garcia dit que depuis le rapport Schwartz de 1981[2] rien n’a vraiment changé en termes d’obtention des diplômes on est encore et notamment pour le BTS dans tout ou rien.

Mme Le recteur annonce que pour les DUT cela finira par être de même

Carte des formations par bassin

Mme le Recteur énonce que l’on a un problème de mobilité des élèves. Elle annonce que la carte des formations sera revue par bassin. Elle demande aux chefs d’établissement d’être « force de propositions » et que la carte des formations demande une « réflexion collégiale » et que les établissements ne soient pas en « concurrence ». Elle ajoute qu’il faut penser la carte des formations comme un « réseau » mais en « complémentarité ». Mme le Recteur conclut par que la redistribution se fera aussi grâce à des fermetures….

M. Vial (Secrétaire Général) précise assez vaguement et en enrobant le propos que la demande est double : repenser la carte des formations pour redistribuer suivant une nouvelle architecture de formations et « éventuellement » …. récupérer des moyens.

M André (Division Évaluation Prospective et Pilotage) a travaillé sur un fichier très performant Excel qui indique très visuellement et quantitativement le nombre d’élèves par filières et formation. Il conclut en montrant un exemple frappant : les langues anciennes dans un lycée d’une petite ville. 4 élèves en latin grec.

Un collègue fait remarquer que si l’on veut faire des déserts culturels on peut en effet fermer le latin et le grec. Un autre fait remarque que l’on a essayé il y a quelques années  de mettre en place de la vision conférence sans succès. M. Flores-Garcia fait remarque que ces formations ne coutent pas entre 6h00 et 9h00 hebdo. Pour le Snpden, faire déplacer des élèves est parfois compliqué en termes de transport.

Conclusion :

  • Réunion par bassin et principalement les proviseurs
  • Outil d’analyse par bassin des formations et de leur composition
  • Arriver à des propositions pour la rentrée.

Remplacement des enseignants

Mme le Recteur précise que dans toutes les académies c’est difficile et dans certaines matières plus particulièrement. Dans l’académie d’Amiens c’est par endroits très difficile. Elle demande aux proviseurs d’aider le rectorat à augmenter le vivier. Il manquerait 60 ETP.

Ressort l’idée de la visio conférence dans la discipline déficitaire avec un surveillant pour la classe.

Elle propose d’élargir le vivier avec les AED qui auraient un niveau d’étude suffisant et qui avec un encadrement et sous la houlette d’un enseignant pourraient être mis en situation. Afin d’arriver à une professionnalisation des AED.

M. Flores-Garcia (Sgen-CFDT) précise que certains AED pédagogiques ont d’excellentes compétences et qu’en effet élargir le vivier à cette catégorie de personnel pourrait être une bonne solution, avec bien entendu un dispositif. Il ajoute que l’éminent sociologue François Dubet pense que le recrutement à BAC + 5 des enseignants n’est pas la panacée. [3]

Calendrier scolaire pour les vacances de printemps

(Demande : Snpden-Unsa, Sgen-CFDT, Id-FO)

Mme le recteur précise qu’il sera maintenu en l’état dans les 2 académies de Lille et d’Amiens. Elle précise que des fédérations de parents ont fait appel auprès du conseil d’État pour les académies qui avaient fait les modifications.

Une  demande est faite pour savoir s’il pourra y avoir localement des arrangements notamment en déplaçant des ½ journées le mercredi après-midi.

PPCR pour les personnels de direction

(Demande: Snpden-Unsa, Sgen-CFDT)

M Vial énonce que lors du passage au PPCR on a trouvé deux anomalies dans le reclassement ce qui a bloqué un certain nombre de dossiers. Pour la classe exceptionnelle, ce qui s’annoncerait seraient les Capas en janvier et la CAPN en mars.

Le PPCR des perdirs sur Sgen+ et sur le site du Sgen-CFDT Picardie:

Conditions de travail

Le Snpden énonce que les conditions de travail se dégradent fortement pour les perdirs ainsi que pour les adjoints et les stagiaires. Le sujet principal est l’allongement notamment en lycée des changements de structures jusqu’au 22 juillet pour certains établissements et donc il faut refaire les emplois du temps. Le redoublement systématique a également eu des conséquences difficiles.

Certains collègues sont au bord du burn out.

La DAJ (Division des Affaires Juridiques et du conseil aux établissements) ne fournit pas le soutien nécessaire aux collègues comme par exemple lorsqu’il est demandé par le tribunal administratif à un collègue de faire un dossier de plusieurs pages sur une situation.

M. Vial et M. Comte (DRH) précisent tous les deux que le nombre de situations problématiques est en augmentation constante et qu’ils sont parfaitement conscients des difficultés des perdirs.

Suppression de postes dans la Fonction Publique d’État

(Demande: Sgen-CFDT)

M. Vial précise qu’il est demandé au niveau du ministère de l’éducation nationale la suppression de 200 ETP au niveau national. Et que forcément il y aura des suppressions de poste. Mme Le Recteur dit que l’académie serait excédentaire.

M. Flores-Garcia rappelle que l’on doit bien faire attention car toute suppression de poste sur les établissements est impossible et on a évoqué lors du point précédent du stress et du burn-out des perdirs. Il ajoute que n’importe quel type de poste supprimé a des conséquences directes sur le travail des chefs d’établissement et des adjoints. Aujourd’hui, on ne peut plus supprimer aucun poste dans les établissements !Groupe Blanchet

M. Vial précise que l’outil de calcul est au point et que des situations doivent évoluer. Les dotations seront revues.

M. Flores-Garcia propose que si des postes sont supprimés ils le soient au niveau du rectorat et propose que l’on supprime des postes de chargés de mission, ce qui aurait pour conséquence de supprimer un certain nombre de sollicitations. M Vial répond que cela  ne relève pas de la même enveloppe…

Point de situation sur les contrats aidés

(Demande: Snpden-Unsa)

Rien de nouveau même discours sur les priorités gouvernementales, AVS et autres.

M. Flores-Garcia (Sgen-CFDT) précise que c’est le même raisonnement que pour les suppressions de postes. Les postes supprimés ont des conséquences directes sur le volume du travail des personnels de direction. Il ajoute que cela n’est plus possible. Le vivier des « référents », le travail des secrétaires atteint un niveau intolérable dans certains établissements. Il ajoute qu’un chef d’établissement doit connaitre et maitriser plus de 45 applications. Il ajoute que c’est totalement inconcevable. Il se demande si le rectorat a conscience de cela.

M Vial dit que oui. Il ajoute que certaines situations doivent être revues à moyens constants ou avec une baisse des moyens.

En ligne, le sujet des contrats aidés:

Conseil aux EPLE de la part de la DAJ

(Demande: Snpden-Unsa)

Bagarre au somment entre le SNPDEN et l’IA de l’Oise au sujet d’une collègue.

Par ailleurs le syndicat précise très justement tout de même que la DAJ est inexistante et ne répond pas parfois lorsque l’on a besoin de ses conseils. En cette époque très judiciarisée c’est inquiétant et dangereux.

Moyens donnés pour le dispositif « Devoirs faits » au collège et pour l’accompagnement éducatif en lycée

(Demande : Sgen-CFDT)

Là également les réponses sont conformes au discours ambiant et un volant en euros sera prévu pour financer les associations.

M. Flores-Garcia pose comme tous les ans la question pour les lycées des heures de réussite éducative. M Vial dit que la réussite éducative est pour les REP.

M Le Recteur parle des projets CARDIE qui doivent montrer un côté innovant.

Le Snpden demande si on peut solliciter la DOS pour demander des heures

M Vial répond que de toute façon il n’y a plus rien.

Devenir de la Formation Professionnelle (réalité des travaux à engager)

(Demande : Id-FO).

Que va-t-elle devenir avec la grande région ? L’académie y porte une grande attention. Aucune inquiétude à avoir concernant les PLP.


[1] Hervé le Bras, Emmanuel Todd. Le mystère français. Éd la découverte. mars 2013. Page 94 :

«  L’économie doit (devrait ?) Dans une large mesure s’adapter à une structure éducative faiblement élastique parce qu’elle évolue au rythme des générations. Si l’économie ne suit pas le mouvement de l’éducation, le niveau de vie baisse et la société est en crise ; nus sommes au début d’un tel processus de désadaptation économique. »

[2] Bertrand Schwartz, L’Insertion des jeunes en difficulté (rapport au Premier ministre), Paris, La Documentation française, 1981.

Bertrand Schwartz est à l’origine de la création des missions locales. Il a notamment en tant que ministre délégué à la formation professionnelle sous le gouvernement Rocard travaillé dans le bassin minier de Longwy sur une tentative de reconversion lors de la fermeture de la sidérurgie. L’idée de modularisation des diplômes est donc une très vieille idée qui est à l’origine de la VAE et des CCF. Malheureusement cette idée n’a jamais vraiment été poussée à son terme. NDA.

[3] François Dubet : « Recruter les profs à bac+5, c’est une erreur »