Un comité technique spécial académique (CTSA) s'est déroulé le 25 septembre. Le thème principal abordé est la réforme territoriale. Vos représentants du SGEN-CFDT Picardie étaient présents et ont fait une déclaration préalable que vous trouverez ci-dessous.
Déclaration Préalable au CTSA du 25 septembre 2018
Mesdames et messieurs les membres du CTSA, Madame la Rectrice,
En 2015, le Sgen-CFDT avait fait savoir au précédent gouvernement son opposition à la fusion des académies et il était fortement intervenu afin que le dialogue social et l’accompagnement des personnels soient mieux pris en compte dans le cadre de l’organisation des régions académiques.
En septembre 2017, nous avions émis un avis négatif sur le décret ouvrant l’expérimentation d’un recteur pour plusieurs académies.
Aujourd’hui, la fusion des académies à l’échelle des grandes régions a été annoncé aux recteurs et rectrices le 16 juillet 2018 et rendu public. En outre, il est prévu que la procédure de fusion débute au 1er janvier 2019, ce qui est un délai intenable. Pour la région Hauts-de-France, les académies de Lille et d’Amiens se verraient ainsi fusionnées au sein d’une seule entité à l’horizon 2022.
Cette fusion entraînerait le transfert d’un nouveau centre de décision de l’ancienne capitale régionale qu’est Amiens vers Lille, elle conduirait aussi à éloigner les services de l’État hors de l‘ex Région Picardie. Cela renforcerait ainsi le sentiment d’abandon et d’injustice, légitimement partagé par les usagers, les personnels et la population. Cette mesure contreviendrait à la parole de l’État sur le respect de l’équilibre territorial, tout particulièrement pour le secteur de l’Éducation, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche.
Nous sommes donc opposés à la fusion des académies, d’autant qu’il reste de nombreuses inconnues et peu de place, à ce stade, pour le dialogue social. Notre organisation syndicale est particulièrement attachée à ce dernier et cette fusion ne peut se faire sans garanties en matière d’emploi, de mobilité et de qualité du service public.
Le ministère semble écarter toute perspective d’évolution trop précipitée, mais les informations sont néanmoins particulièrement inquiétantes. Si l’option d’une fusion des académies venait à être retenue, les choix seraient « pas de mobilité géographique contrainte, pas de cadres sans solution, pas d’impact avant 2022 sur le périmètre de gestion des personnels ». Si on lit entre les lignes, il y a tout lieu de penser qu’il faille s’attendre à une fusion au chalumeau entre les académies avec des dommages collatéraux pour les personnels contractuels et d’exécution. En effet quel sort pour ces personnels ? Seront-ils invités à quitter le navire Éducation nationale par un beau plan de départ volontaire… ?
Sans compter l’évolution de l’organisation territoriale des services déconcentrés qui va mener à des évolutions fonctionnelles. Des agents vont être amené·es à changer de dossier, de type de service, de position dans l’organigramme global de l’académie. »
C’est pourquoi le Sgen-CFDT dit non !
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Non à un projet qui va éloigner les usagers du Service Public par la suppression de nombreux postes de personnels administratifs et techniques.
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Non à un projet destructeur d’emplois.
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Non à un projet qui va détériorer les conditions d’affectation des enseignants: mouvement 2nd degré au niveau de la grande région; fin d’une DSDEN par département et conséquences probables sur les mouvements 1er degré;…
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Non à un projet qui va continuer de concentrer tous les lieux de décision dans une seule agglomération (Lille).
Pour conclure, les récentes annonces de suppressions de postes chez les personnels administratifs, annoncées par M. Blanquer sont loin de nous rassurer sur la volonté du gouvernement d’oeuvrer dans l’interêt des élèves et des personnels. Encore une fois les personnels administratifs sont considérés comme des variables d’ajustement.