Confinement et vacances de printemps

Alors que le confinement se prolonge, la question des vacances de printemps se pose.

Un travail quotidien inédit

Cette période de confinement et la continuité pédagogique qui en découle pour les enseignants chamboule les relations avec les familles et les élèves. Les personnels font preuve d’inventivité et d’une solidarité exemplaire.

Les enseignant·es se sont investi·es dans le suivi à distance de leurs élèves : sur l’ENT, sur les sites choisis, en visioconférences, via le Cned, l’envoi par mail du travail ou le dépôt de documents à l’école ou dans l’établissement. Ils appellent aussi régulièrement les familles et entretiennent ainsi un lien étroit qui rassure les parents quant à leur capacité à suivre leurs enfants.

D’autre part, de nombreux personnels sont investis dans l’accueil et le suivi des enfants des personnels soignants malgré les nombreuses difficultés rencontrées pour protéger leur santé.

L’enjeu des vacances de printempsConfinement et vacances de printemps

Cet investissement fort, lié à l’inquiétude engendrée par la période, peut épuiser les personnels. Pourtant, de nombreux collègues nous ont fait part de leur souhait de ne pas couper ce lien ténu mise en place ces deux dernières semaines. La pause de printemps s’impose cependant.

Les vacances de printemps s’étaleront tout au long du mois d’avril pour chacune des trois zones. La première zone est concernée  dès le 4 avril prochain.

Pour le Sgen-CFDT, la réflexion liée aux vacances de printemps doit porter sur l’activité qui pourrait être proposée aux élèves, activités plus culturelles que scolaires.

Cette période doit permettre à chacun la déconnexion et la préparation de la reprise, en confinement ou pas.

L’essentiel en cette période est la préservation de la santé de tous.

Les enseignants, qui s’engagent en faveur d’une continuité pédagogique, ne comprendraient pas qu’on leur demande de renoncer à une partie de leurs vacances.

On ne peut pas, à distance, obtenir un troisième trimestre normal.

Mieux vaut préparer l’après, adapter le début de l’année prochaine pour tenir compte des notions et compétences non acquises, plutôt que de mettre la pression sur les professeurs et les familles, comme si rien ne se passait dans le pays.

Après le confinement, rattraper le temps perdu, cela signifiera aller voir ses proches, ceux pour qui on s’est inquiétés. La priorité de chacun ne sera sans doute pas à la productivité, au travail scolaire. Il faudra avant tout prendre soin les uns des autres.

Catherine Nave-Bekhti – secrétaire générale du Sgen-CFDT

Extrait de l’article publié par le journal La Croix le 23 mars 2020 : Le Covid-19 met à rude épreuve les relations entre les enseignants et Jean-Michel Blanquer