Campus des métiers : où en est-on ?

Créés par la loi n°2013-595, les Campus des Métiers et des Qualifications (C.M.Q.) devaient valoriser l'enseignement professionnel au sein d'un territoire. Avec près d'une centaine de C.M.Q. à ce jour, le SGEN-CFDT s'interroge.

campus des métiersAu départ, une bonne idée…

Le Sgen-CFDT a approuvé les objectifs fixés en 2013 : Valoriser la voie professionnelle, faciliter l’insertion, mixer les parcours élèves, assurer la cohérence de l’offre de formation du CAP aux diplômes de l’enseignement supérieur, créer des cursus bac-3/bac+5, proposer une formation tout au long de la vie…

… à quelques nuances près

La généralisation des C.M.Q. dans la perspective d’en faire des « lieux de vie consacrés à un secteur d’activité d’avenir » risquait de laisser pour compte la majorité des lycées professionnels (et de leurs élèves) et de n’être qu’une « vitrine » pour certaines formations.

Le Sgen-CFDT a aussi regretté le manque de concertation interministérielle, notamment avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et le ministère du Travail.

Un bilan mitigé

Le rapport n°2017-040 de l’Inspection Générale de l’Éducation Nationale note :

  • une grande hétérogénéité (secteur géographique, statut juridique, filière(s) concernée(s)
  • une labellisation peu structurée
  • la quantité trop faible de partenaires mobilisés, avec notamment une implication très variable des employeurs
  • des gouvernances et/ou financements très variables entre C.M.Q.
  • une plus-value difficilement mesurable, mis à part la réunion autour d’une table d’acteurs institutionnels et économiques qui se parlaient peu auparavant
  • un manque de visibilité pour les élèves et les parents

Ce que le Sgen-CFDT veut pour les C.M.Q.

  • un financement qui ne repose pas essentiellement sur le Rectorat
  • une labellisation basée sur des objectifs critérisés et des indicateurs
  • une implication accrue des DIRECCTE et des Régions
  • un partenariat construit avec les branches professionnelles, partenaires indispensables. Il ne s’agit en aucun cas d’une privatisation des Campus.
  • une montée en puissance des actions de formation continue, des actions de VAE, de la reconnaissance de l’acquisition de blocs de compétences
  • un rapprochement accru avec l’enseignement supérieur et la recherche, par le partage de moyens humains et techniques
  •  une augmentation du recours aux Professeurs de Lycée Professionnel pour enseigner en B.T.S. et en Licence pro
  • une reconnaissance des missions exercées dans le cadre du CMQ : Directeur opérationnel, coordonnateur en établissement…

 

 

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