Extrait de l’intervention du Sgen-CFDT sur le budget 2018 au Conseil d’Administration du CROUS d'Amiens du 5 décembre 2017: le Sgen-CFDT est seul à s’opposer à la casse de nos emplois.
Au CA du CROUS: de « soi-disant justiciers de la cause sociale »
Comment se fait-il que certains syndicalistes, toujours les mêmes, ces soi-disant justiciers de la cause sociale, qui déposent des préavis de grève sans même les suivre, soient si prompts à se coucher devant l’administration ? Ils appellent à manifester sans se mobiliser eux-mêmes, mais acceptent docilement la politique de coupes budgétaires, le gel de nos postes et à terme leur suppression.
Ils ne sont que dans l’esbroufe, mais ne font plus illusion.
Quelle sera la réaction de la majorité de leurs syndiqués et de leurs militants ?
Dites-vous chers collègues que «Rien n’est plus rampant qu’un hypocrite qui s’apprête à vous tromper», François Salvat de Montfort.
Chers collègues, nous vous avons déjà informé de l’alignement de ce syndicat sur la politique de l’établissement en votant le dispositif des emplois lors du Comité Technique du 28 novembre 2017, les voilà qui confirment leur union sacrée et leur compérage avec l’administration au Conseil d’Administration (CA) en date du 5 décembre 2017. Ceci en dépit de la démonstration de vos administrateurs du Sgen-CFDT sur les dangers et les conséquences désastreuses des choix politiques en matière d’emplois.
Pour l’ouverture de la Citadelle et de la cafétéria de l’ESCOM seul 1 poste et demi est prévu!
Tenez-vous bien, pour l’ouverture de la Citadelle et de la cafétéria de l’ESCOM (École Supérieure de Chimie Organique et Minérale) à Compiègne seul 1 poste et demi est prévu !
Comme bien détaillé dans le rapport de présentation, ce nouveau budget 2018 nous démontre un équilibre financier entre les dépenses et les recettes avec un résultat prévisionnel positif inscrit au compte de résultat prévisionnel qui s’élève à 55 473 euros.
Pour les dépenses, ce ne sont pas moins de 28 076 004 euros répartis en trois enveloppes :
Investissement, fonctionnement, Personnel. Ces enveloppes donneront normalement à notre établissement toute l’énergie, tout le carburant qui faudra pour mener à bien sa mission.
Nous avons voulu comparer l’évolution des dépenses des personnels consacrées sur 3 exercices. Budget initial des années 2016, 2017, 2018.
Enveloppe « personnel » et plus particulièrement chez les personnels ouvriers
On peut parler ici du quotidien des collègues. Et analyser les dépenses pour cette enveloppe sur 3 années consécutives. Nous nous sommes référés aux tableaux des emplois.
Tableau des emplois | Budget initial | 2016 | 7 134 513 | – |
Tableau des emplois | Budget initial | 2017 | 6 947 898 | -186 615 |
Tableau des emplois | Budget initial | 2018 | 7 178 969 | +44 456 |
L’augmentation de la masse salariale en 2018 n’est due qu’à la réintégration de nos postes gelés de la résidence St Leu pour cause de travaux.
En effet, les – 186 615 euros de l’année 2017, nous les récupérons pour 2018 avec une légère augmentation de + 44 456 euros par rapport à 2016 avant les travaux.
C’est donc 44 456 euros qui seront consacrés aux nouvelles structures sur 4 mois pour la citadelle et sur 10 mois pour la cafétéria de l’ESCOM sur Compiègne.
Traduit en ETP (Équivalent Temps Plein), cela ne représente que 1,50 ETP (si on divise le coût d’une année d’un ETP par l’excédent de masse salariale constaté dans ce budget) pour ces deux grosses structures supplémentaires prévues pour 2018.
Pourtant ce sont bien 6 ETP qui sont programmés pour la Citadelle et nous aurons besoin également des ETP supplémentaires pour la cafétéria de l’ESCOM et un besoin également dans les structures existantes qui sont au bord de la rupture chez nos collègues, des problèmes récurrents d’organisation du travail sont constatés tous les jours .
On pourrait chiffrer un minimum de 20 ETP supplémentaires en tout pour notre établissement.
Question : Comment va-t-on faire face à tous ces nouveaux besoins avec 1,50 ETP de plus inscrits au budget de 2018 pour ces structures à venir ?
La solution toute trouvée réside, là encore, dans un énième redéploiement, et tous les postes qui ont été gelés ces dernières années l’ont été non pas parce que la mission de service public ne trouvait plus sa place dans notre académie bien placée en nombre d’étudiants boursiers mais dans l’objectif (et ici on le comprend mieux), de les dégeler dans ces nouvelles structures.
Nous y sommes !!!
Le pourvoir en postes dans les deux structures nouvelles (Citadelle et l’ESCOM) n’est que le résultat de redéploiement et le transfert des postes déjà existants. Il ne s’agit d’aucune nouvelle création de postes ne laissant à l’ensemble des personnels de ces structures:
- aucune raison d’espérer une amélioration des conditions de travail ;
- aucun espoir de voir se réduire les accidents du travail, repartis à la hausse en 2017 (les chiffres du dernier CHSCT nous le prouvent) ou les maladies professionnelles ;
- aucun espoir de réduire l’absentéisme dans note établissement. De l’aveu même des DUG qui disent qu’une grande majorité n’arrive plus à suivre la cadence de notre activité.
Conséquences : plus d’agents en situation d’inaptitude au poste de travail, et par conséquent les reclassements seront très difficiles voire impossibles à proposer. Ceci se traduira pour les agents non titulaires de l’Etat, par des licenciements.
On a vu se multiplier par 4 les investissements sur 3 ans pendant que le budget de fonctionnement et surtout celui du personnel reculaient.
C’est la raison pour laquelle le Sgen-CFDT a voté contre le budget proposé aujourd’hui pour l’année 2018.
Pour le Sgen-CFDT
Raymond RIVIÈRE