La région Hauts-de-France a décidé de supprimer certains arrêts de trains à la gare de Creil, mettant en difficulté de nombreux enseignants. On vous explique la situation.
Sur la ligne Paris <> Amiens <> Calais, la région Hauts-de-France vient de supprimer des arrêts à la gare de Creil depuis cette semaine. Des enseignants, qui comptent au quotidien sur cet arrêt pour pouvoir aller enseigner tous les jours dans les écoles de Creil, se retrouvent aujourd’hui piégés. C’est la ligne K16, reliant Paris à Calais en passant par Amiens, qui est concernée. Et, pour nos collègues enseignants concernés, celui s’arrêtant à 16h57 à Creil.
Le contexte : Un difficile recrutement d’enseignants sur le bassin creillois
Historiquement, les postes de professeurs des écoles sur la ville de Creil et ses alentours ont toujours été délaissés. Depuis quelques années, la tendance s’était inversée : les primes REP / REP+ ont fait leur usage, et le passage régulier de trains avait permis de rendre attractifs les postes de ce bassin. Pour autant, de nombreux enseignants débutants se retrouvent affectés sur cette zone «par défaut ».
Un autre phénomène important dans l’Éducation nationale : le recrutement se fait aujourd’hui à quasi-parité avec des personnes en reconversion professionnelle. Des personnes ayant des attaches, et parfois dans la Somme. Pas question donc d’accepter un poste à Creil sans envisager de pouvoir prendre le train tous les soirs afin de pouvoir enchaîner avec ses obligations familiales. Cela correspond à plus de 50 enseignants tous les soirs.
Un train Paris <> Calais bondé de travailleurs creillois
Si ce train pose problème, c’est qu’il est rempli de creillois travaillant à Paris. Voulant eux aussi revenir du travail le plus tôt possible (ce que l’on peut comprendre), ils utilisent cette ligne rapide. Malheureusement, certains de ces travailleurs, dans le besoin, n’achètent pas de ticket. Au syndicat, nous l’avons testé pour vous : en cas de contrôle à l’accès au train en gare de Paris Nord, miraculeusement de nombreux sièges sont libres dans les trains Paris <>Amiens, et trouver une place ne pose aucun problème.
La région utilise donc le prétexte que cette ligne n’était pas faite pour cela pour détourner le problème : SNCF ou région, personne n’est prêt à mettre en place de meilleurs contrôles pour que ce train soit utilisé de manière normale.
Un arrêt de train à Creil supprimé pour de lourdes conséquences sur les enseignants
Toutes les écoles de Creil ferment à 16h30. Et voici les horaires des trains :
16h44 Creil – 17h51 Amiens – Un train impossible à prendre en terme de temps pour rejoindre la gare.
16h57 Creil – 17h37 Amiens – Le fameux train de la discorde, qui ne s’arrête plus à Creil.
17h08 Creil – 18h14 Amiens – Le nouveau train que devront prendre les collègues.
Ce sont donc près de 3/4h de plus que devront gérer près de 50 collègues concernés par l’annulation de cet arrêt. 50 familles pour lesquelles le plus souvent la mère de famille ne pourra plus être à l’heure pour aller chercher ses propres enfants à la crèche ou à la garderie. 50 familles qui, en cours d’année, doivent entièrement repenser leur organisation familiale, le tout en dégradant leurs conditions de travail. Nous parlons ici de collègues qui se lèvent déjà à 5h30 le matin pour être à leurs postes en classe, sans avoir pu parfois croiser leurs familles.
Une décision qui ressemble aux « punitions collectives » de la vieille école : Certains ne payent pas, donc on punit tout le monde.
Le pire seront les conséquences à long terme de ces décisions : Beaucoup des collègues concernées parlent de muter, voire de démissionner. Certains ont été reçues avec mépris par des élus, renvoyant les collègues à leur « confort personnel ». C’est méconnaître les conditions de travail et les nominations des collègues sur ces postes.
Notre société, dans l’entièreté de ces facettes, se doit d’aider les agents de l’éducation nationale dans leurs missions.
50 vies de famille sacrifiées pour 1/4h de contrôle
En résumé, il aurait fallu que 2 contrôleurs se placent sur un quai pour que 50 familles puissent continuer à bénéficier d’horaires de travail décents au moins le soir. La notion de service public s’éloigne petit à petit, au bénéfice de considérations individualistes ou budgétaires incompréhensibles.
Que peut faire notre syndicat ?
- Alerter notre administration : au niveau départemental (DSDEN) ou académique (rectorat), la problématique sera remontée par nos élus dans les CSA.
- La région, décideuse en la matière, sera sollicitée par notre confédération CFDT interprofessionnelle pour revenir en arrière sur cette décision.
- La presse est alertée par un communiqué de presse.
- Nous irons à la rencontre des collègues à la gare de Creil.
Comment soutenir le mouvement ?
Télécharger / diffuser notre tract dédié ci-contre.
Signer la pétition du collectif d’enseignants pour soutenir les enseignants qui veulent retrouver leur train à Creil
La problématique sur internet :
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