Raymond RIVIÈRE est intervenu comme représentant du Sgen-CFDT lors du Conseil d'Administration (CA) du Crous de l'Académie d'Amiens du 14 mars 2019.
Intervention du Sgen-CFDT au CA du 14 mars du CROUS d’Amiens.
2018 a été un exercice budgétaire particulièrement attendu, personne ne savait exactement ce qui allait se produire à la rentrée 2018 avec la nouvelle organisation universitaire. L’ouverture de la Citadelle qui a fait déplacer bon nombre d’étudiants du campus sud vers le centre d’Amiens a été une grande interrogation. Personne ne savait dire si dans cette nouvelle organisation nos propres structures allaient répondre favorablement aux besoins des étudiants en termes de restauration universitaire.
Les résultats de 2018 nous démontrent que non seulement, nous n’avons pas perdu d’étudiants, mais nous en avons gagné en augmentant nos repas servis de 0,62%. Avec 57 616 euros de chiffre d’affaire de plus par rapport à 2017 ! Nous pouvons aujourd’hui dire que notre mission première qui est d’être au service des étudiants est remplie par l’ensemble des personnels qui ont travaillé dans un contexte bien plus que défavorable suite au redéploiement des effectifs pour faire face aux nouvelles structures. Y a-t-il eu de grosses difficultés au sein des équipes pour l’activité de 2018 ? La réponse est peut-être dans le taux d’absentéisme particulièrement élevé en fin d’année alors qu’on prenait un plaisir à nous dire (rappelez-vous ici même) qu’il était en net recul en 2017 et que tout allait bien dans le meilleur des mondes !!!
Mais revenons sur les résultats de la restauration
Ce ne sont pas moins de 29 points de restauration qui sont à la disposition de nos étudiants en 2018. Deux de plus qu’en 2017 avec l’ouverture de deux cafétérias supplémentaires : La Citadelle et l’ESCOM. Et si les étudiants ont toujours eu besoin du CROUS pour les accompagner dans leur vie quotidienne, il serait intéressant de voir les orientations de la restauration universitaire (RU) sur l’année 2018 en Picardie.
On peut voir que ce flux supplémentaire d’étudiants dans nos structures a consommé davantage de diversifié que de traditionnel et que pour ceux qui avaient l’habitude de se rendre au self d’un RU en 2017, ils n’ont pas eu d’autres choix que de consommer dans les cafétérias puisque ce sont bien elles qui font progresser le chiffre d’affaires. Le malheureux incendie du PAB a provoqué la fermeture de son self dès la rentrée et c’est une perte de -96 000 euros pour l’unité de gestion qui est constatée. Le self du Bailly perd, quant à lui, 12 000 euros entre 2017 et 2018 ce point de restauration ne servant que du traditionnel. De ce fait, assistons-nous à une véritable révolution en matière de restauration universitaire, le prix du ticket RU, celui décidé au niveau national, joue-t-il toujours un rôle dans notre mission de service public ? Assistons-nous à sa disparition programmée ? À sa dissolution ?
Et pour les élus étudiants, qui très souvent, protestent contre les augmentations tarifaires proposées par ce conseil d’administration (et en votant contre), comment gagner cette bataille en laissant le diversifié remplacer petit à petit le traditionnel avec tout ce qu’il représente pour nos étudiants les plus défavorisés ?
Attention, on ne dit pas que le diversifié n’est pas demandé par les étudiants, on dit que par ce biais, le CROUS cherche une plus grande rentabilité, ce qu’elle a de moins en moins du côté de la restauration traditionnelle qui n’est pas assez subventionnée pour le maintien de l’équilibre de son budget. Nous pouvons dire que ce basculement des unités d’enseignement du sud vers le nord accentue la politique d’une tarification toujours plus forte du CROUS d’Amiens. De la même manière, nous espérons que pour Compiègne avec l’incendie du RU du PAB (Port À Bateaux), sa réhabilitation prévue pour 2019 conservera son caractère traditionnel.
Sur les résidences universitaires
Le taux d’occupation 2018 est en baisse puisque de 82,59% en 2017 il passe à 79,94% en 2018 (-232 168 euros).
Par conséquent, nous ne comprenons pas le report d’une subvention fléchée de 200 000 euros pour l’entretien et la maintenance des bâtiments sur l’année 2019, voire 2020, alors que nos droits constatés baissent considérablement en 2018 ! Beaucoup de logements ne sont pas occupés parce qu’ils sont en attente de remise en état, nous avons une subvention pour justement pallier à cette problématique et on ne trouve pas mieux que de la reporter ultérieurement ! Et en plus sur deux ans ! Alors que le taux d’occupation fond comme neige au soleil d’une année sur l’autre !
Tant qu’il n’y aura pas suffisamment de réactivité pour remettre en état les locations de nos logements au plus vite afin de pouvoir les relouer aux étudiants et constater de nouveaux droits, notre taux d’occupation ne pourra pas repartir. Cette activité qui a toujours contribué au maintien en équilibre de nos missions principales risque à son tour de plonger notre établissement dans de grosses difficultés si rien n’est fait. Le SGEN-CFDT pointe le manque de temps dédié à la remise en état des logements pour nos collègues AIM: logements refusés par nos usagers malgré une forte demande.
Sur la nouvelle contribution vie étudiante et de campus
2 446 110 euros, c’est ce qui va représenter une nouvelle activité pour notre établissement, on peut souligner que cette nouvelle activité nous a été confiée par le gouvernement qui reconnaît notre travail incontournable au sein de la vie étudiante. Cette gestion aurait pu être confiée à un autre établissement supérieur mais c’est nous qui avons été retenus. Cela démontre bien tout le professionnalisme des personnels des CROUS.
Qui dit « nouvelle activité » dit « nouvelle charge de travail ». Notre interrogation est de savoir si nos services sont prêts à mettre en oeuvre cette nouvelle activité ? Il ne faudrait pas que les autres champs soient délaissés.
Alors il faudra sans doute se pencher également sur les moyens humains pour que ceux qui nous ont confié cette mission ne soient pas déçus.
Et pour finir, deux mots sur les ressources humaines
La rentrée 2018 a été bien compliquée pour l’ensemble de nos collègues et la fatigue se fait sentir quotidiennement depuis septembre 2018; le redéploiement décidé pour l’ouverture des nouvelles structures ne fait qu’accentuer le sentiment d’abandon. La non reconnaissance au travail, les brimades entre collègues et les relations douloureuses avec les supérieurs hiérarchiques ne cessent de se multiplier.
Le dialogue social ne se mesure pas uniquement par le nombre d’instances tenues (comme indiqué dans le rapport d’activité), par le nombre d’heures de discussion avec les représentants du personnel mais il se mesure surtout par des actes et des décisions communes.
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