Dans le département de l’Oise, nos élus F3SCT alertent sur la multiplication des violences faites aux enseignants. Depuis septembre, un nombre impressionnant de faits est consigné dans les registres santé et sécurité au travail (RSST). Analyse, enjeux et solutions.
Contexte général : viol
ences, santé et sécurité au travail dans l’enseignement
Depuis la rentrée scolaire de septembre, nos élus F3SCT du département de l’Oise tirent la sonnette d’alarme : les fiches RSST se multiplient à un rythme inédit, traduisant une explosion des faits de violence à l’encontre des enseignants et des personnels éducatifs, notamment dans les écoles de l’Oise. Nous tenons à souligner le travail des équipes de l’académie de l’Oise qui ont permis des transmissions facilitées de ces fiches et qui, de surcroît, se montrent alertes quant à leur prise en compte. Cependant, leur multiplicité et leur croissance exponentielle témoignent d’une situation alarmante.
Ces violences ne se limitent plus à des épisodes isolés : elles s’inscrivent dans un contexte structurel de tensions accrues dans les établissements scolaires. En tant que risques professionnels, elles relèvent pleinement du registre santé et sécurité au travail (RSST), outil central de prévention et de traçabilité.
Des faits de violence nombreux et préoccupants dans les écoles de l’Oise : les élus F3SCT sont inquiets
Depuis début septembre, les registres santé et sécurité au travail des écoles et collèges de l’Oise enregistrent un nombre impressionnant de fiches. Nos élus F3SCT confirment que jamais autant d’incidents n’avaient été consignés sur une période aussi courte.
Le triste exemple de l’agression en classe dernièrement au collège Michelet de Creil a été le plus médiatisé. Notre syndicat témoigne de son soutien à l’élève et au collègue agressés en classe. La hiérarchie directe a pris toute la mesure de la situation, et la situation a été gérée.
Cette agression est à mettre en parallèle d’autres soucis rencontrés au lycée Condorcet de Méru, ou, depuis la rentrée, les collègues sont en difficulté face aux élèves : perturbations des cours, de la vie scolaire, et surtout régulièrement des jets de projectiles sur l’enseignant pendant les cours. Les problèmes de vie scolaire chroniques dans cet établissement amène un sentiment de souffrance au travail important, notamment pour les enseignants non habitués à ce contexte. L’ensemble des personnels pédagogiques a dû déjà plusieurs fois manifester son désarroi en débrayant face aux difficultés.
Mais surtout il ne faut pas oublier les personnels du 1er degré : professeurs des écoles, AESH, ADSEM confrontés eux aussi chaque jour à la montée de la violence à l’école primaire : nos élus F3SCT ont recensé une augmentation importante dans le registre santé et sécurité au travail de l’Oise des agressions verbales mais surtout physiques envers ces personnels : Morsures, jets d’objets, coups, griffes sont des éléments qui ne sont plus isolés et certains personnels en arrivent à les accepter comme faisant partie de leur métier. Notre présence sur le terrain a permis de constater des équipes dévouées, courageuses, résilientes qui subissent mais qui affrontent sans moyen des situations intolérables, aussi bien pour les équipes éducatives que pour les élèves.
Et quand dans un collège ou un lycée les incivilités et agressions peuvent être prises en charge par une équipe de vie scolaire, les collègues du premier degré se retrouvent bien souvent seuls face aux difficultés. Le soutien de certaines circonscriptions existent, mais ne sont pas toujours naturelles / automatiques. Saisir le registre RSST est donc la première étape pour les collègues. Pour autant les difficultés avec des élèves hautement perturbateurs persistent souvent.
De plus, ces perturbations impactent également les autres élèves : interruption de cours, tension des équipes pédagogiques. Ces agressions dégradent l’enseignement en général.
L’enseignement a besoin d’un contexte propice aux apprentissages
Un signal clair : les violences sont désormais un risque professionnel majeur
Ces fiches RSST ne sont pas de simples formulaires administratifs : elles constituent des preuves tangibles de l’exposition des personnels à des risques psychosociaux graves. Et la répétition du contact des collègues aux difficultés, sans réponse apportée par la hiérarchie, peut être à long terme terrible : nos élus F3SCT ont relevé les symptômes dans les signalements : stress, angoisse, perte de confiance et de sens dans la mission d’éducation. Voire certains collègues réfléchissent aux reconversions, comme le témoigne le succès des inscriptions à nos formations sur ce sujet. Les seules réponses apportées aux enseignants ne peuvent pas être simplement une demande mutation ou l’arrêt de travail : la cause de la souffrance reste présente, et l’enseignant suivant sera confronté aux mêmes difficultés.
Que demande notre syndicat à l’administration ?
Les élus exigent des actions rapides et concrètes face aux violences signalées :
– un renforcement du suivi SST
– la création d’équipes mobiles de soutien
– une reconnaissance institutionnelle claire de la gravité de la situation.
Que peut faire le syndicat pour les collègues ?
Dans un premier temps, les collègues peuvent contacter nos deux élus F3SCT de l’Oise : Contactez nos élus à la F3SCT
Ils ont déjà dénoncé lors des F3SCT du département ces situations inacceptables.
Selon, la gravité de la situation :
– le syndicat peut intervenir directement auprès des circonscriptions / DSDEN pour une meilleure prise en charge des fiches RSST
– intervenir lors des CDEN auprès des élus (préfet, maires) pour que les problématiques relevant de leurs champs de compétence soient pris en charge.
Conclusion
Depuis début septembre, le département de l’Oise est confronté à une multiplication sans précédent des violences faites aux enseignants, attestée par le volume impressionnant de fiches RSST analysées par les élus F3SCT. Cette situation traduit une souffrance réelle des personnels et un besoin urgent d’actions concrètes. Les élus F3SCT, en première ligne, jouent un rôle essentiel de veille et d’alerte. Leur mobilisation doit être soutenue par l’administration. Protéger les enseignants, c’est protéger l’école.