Comité de suivi de la Transformation de la Voie Professionnelle

Le 28 novembre 2019, le Comité de suivi de la Transformation de la Voie Professionnelle (T.V.P.) de l'Académie Amiens s'est enfin tenu. Le SGEN-CFDT reçu en audience début octobre avait demandé la réunion de ce comité ; demande réitérée en C.T.A. du 05 novembre.

Mme la Rectrice ouvre la séance

Ce comité de suivi a un rôle à court et moyen terme, afin d’avoir un regard selon divers angles, d’échanger et alerter sur les difficultés rencontrées.

La voie professionnelle accueille plus d’un tiers des élèves, ce qui est une proportion importante comparée à la situation nationale.

Nous avons des attentes sur certaines filières, il faut changer l’image auprès du public. Dans les domaines du luxe ou des arts, nous avons perdu des formations et c’est bien dommage.

Le comité de suivi doit travailler sur la valorisation des filières, sur la réflexion de la carte des formations, au développement de la mobilité, aux Campus des Métiers et des Qualifications.


Points abordés :

  • Évolution de la voie pro
  • Apprentissage publique
  • Famille de métiers
  • Volume horaire
  • Remontées de terrain

Évolution de la voie pro. M. VIAL présente quelques données.

Orientation fin de troisième

  • 62 % vers une 2nde Générale ou Technologique (66.6 % au niveau national)
  • 28.7 % vers une 2nde Pro
  • 9.3 % vers un CAP (en forte augmentation dans l’Académie)
  • 76 % des affectations en vœu 1
  • Perte de 1.4 % d’élève dans la voie pro à la rentrée 2019 (idem en LEGT)

Origine des élèves en CAP

  • 37 % des élèves de CAP viennent de SEGPA (soit environ 85 % des élèves de SEGPA)
  • 45 % des élèves de CAP viennent de 3ème classique
  • 18 % des élèves de CAP viennent de 3ème Prépa Métiers ou d’ULIS

Sections de Technicien Supérieur : écart important entre les affectés et les présents


Apprentissage publique.

Avec la réforme de l’apprentissage, le maillage des établissements proposant de l’apprentissage doit se développer. À la rentrée 2019, ce sont 31 LP qui se sont portés volontaires pour proposer des sections mixtes (apprentis et élèves dans une même classe). Des conseillers pédagogiques sont à disposition des établissements.

À la rentrée 2019, 731 apprentis en établissement publique (soit 15 % du total des apprentis), prévision de 780 contrats signés en décembre, 30 contrats professionnels, 15 contrats en mixité sur 60 places offertes.

 

Le SGEN-CFDT demande où en est la rédaction de la convention qui précise les rôles, les financements, les responsabilités des différents acteurs de l’apprentissage en Section Mixte.

Réponse : si l’établissement dispose d’une Unité de Formation par Apprentissage (U.F.A.), la convention se fait avec l’U.F.A. et qu’en l’absence d’U.F.A., le contrat est en attente. La convention définira les liens entre CF3A, GRETA, établissement. Le SGEN-CFDT attend ce document et sera vigilant sur son contenu.


Familles de métiers

Le proviseur du LP de Méru a mis en place un document sur la famille G.A.T.L. (Gestion Administration Transport Logistique) pour aider à l’orientation. Il constate les mêmes inquiétudes pour la famille de la relation client.

Le Secrétaire Général Académique (S.G.A.) explique qu’au regard du nombre important de sections G.A, et du faible nombre d’établissements proposant de la logistique ou du transport, l’orientation vers la logistique et/ou le transport va se compliquer.

Un enseignant indique que la famille G.A.T.L. permet d’augmenter la mixité (fille / garçon) ce qui est positif. Mais, un certain nombre d’élèves venus faire du G.A. ou de la Logistique ou du Transport ne se retrouve pas dans cette 2nde mélangée et abandonne. L’autre problème de cette famille de métier va être l’orientation en fin de 2nde.

Réponse du S.G.A. :il n’y a pas, à ce jour, d’analyse sur les abandons en cour de formation. Sur la mixité, l’académie ne veut pas créer de lycées « Filles » et de lycées « garçons ». Il doit y avoir plusieurs familles de métiers dans chaque établissement.

Les Inspecteurs indique que la famille G.A.T.L. permet à l’élève de 2nde de rester dans son lycée de secteur, de se faire une idée plus précise des 3 domaines, puis d’envisager son orientation en fin de 2nde. Avec un an de plus, il devient alors un peu plus mobile qu’en fin de 3ème. Il faut cependant prendre en compte les capacités d’accueil en section Logistique et/ou Transport. Un travail devra être mené sur l’information des familles.

Un enseignant évoque le manque de formation des enseignants qui doivent s’adapter aux familles de métiers.

S.G.A. : la journée de concertation en établissement, donnée par la Rectrice cette année, peut servir à cela.

Les Inspecteurs indiquent que 2 référents par établissement, ainsi que les inspecteurs de spécialité sont disponibles pour apporter de l’aide. L’an dernier, des demi-journées d’informations ont été réalisées. Maintenant, des formations se mettent en place.

La PEEP évoque la difficulté que rencontrent les parents d’élèves de LP à s’y retrouver dans les informations sur les réformes, sur les filières. Elle demande que plus de dialogue existe entre les établissements et les parents. De plus, les enseignants de collège ne connaissent pas forcément tous les structures, filières et débouchés proposés en LP. Il serait judicieux d’organiser des visites, des échanges.

Réponse du S.G.A. : l’an dernier, tous les professeurs principaux de 3ème ont reçu une formation sur les modifications de la voie professionnelle.


Baisse des volumes horaires en LP. La FCPE s’inquiète de la baisse des volumes horaires, notamment en enseignement général (E.G.), qui est en opposition avec la poursuite d’études vers le supérieur. Elle demande aussi si l’objectif n’était pas une diminution des postes.

Réponse du S.G.A. : la baisse du volume horaire a pour but d’aligner le nombre d’heures de cours hebdomadaires des élèves de LP sur les horaires en LEGT, soit environ 30 h / semaine. De plus, la Co-intervention permet de donner du sens à l’E.G. La réforme n’avait pour objectif de diminuer le nombre de postes. Dans l’académie d’Amiens, pour une diminution de 700 élèves en LEGT/LP, la baisse ne représente que 15 E.T.P. enseignants.

Les Inspecteurs ajoutent que les horaires sont passés d’environ 35 à 30 heures hebdomadaires, ce qui au regard des difficultés de nos élèves est un bienfait. Effectivement, si nous regardons les heures disciplinaires, cela donne l’impression d’une grande diminution de l’E.G. Mais, avec la Co-intervention, le Chef d’œuvre, et l’Accompagnement (A.P., consolidation, …), c’est une autre façon de travailler. Cela représente en réalité une petite perte d’heures. La consolidation permet d’amener l’élève au diplôme. Puis l’aide à l’orientation devrait permettre d’accompagner les élèves en E.G. pour l’enseignement supérieur.


Remontées de terrain.

Les représentants des personnels évoquent les temps de concertation induits par la co-intervention, le chef d’œuvre, la remédiation… Ils demandent la banalisation de temps à intervalle régulier (avant chaque période de congés) pour faire le bilan et préparer la séquence suivante.

Inspecteurs : certains établissements ont prévu des heures sans cours sur le même binôme afin que les enseignants puissent travailler ensemble. C’est du temps de préparation pédagogique, qui existe quelque soit les modalités d’enseignement.

SNPDEN : Le temps donné aux enseignants est déjà pléthore entre les réunions du mois de juin dernier, et les demi-journées banalisées à la rentrée. De plus, le deuxième Professeur Principal permet de répartir le travail et donc de libérer du temps.

 

La F.C.P.E. demande des retours sur la co-intervention en terme de résultats.

Inspecteurs : Les équipes ont été accompagnées, des co-observations (Inspecteur enseignement Pro/Inspecteur E.G.) sont réalisées. Le bilan est à venir.

S.G.A. : L’académie teste l’aide à la poursuite d’études (Bac Pro vers B.T.S.) par un soutien en E.G. Le nouveau module « Orientation/poursuite d’études » continuera cette démarche.

La P.E.E.P. : Il faudrait accentuer les efforts aussi à l’école et au collège, pour permettre une meilleure réussite en L.P.

Le SGEN-CFDT fait remarquer que les formations de juin qui consistaient à projeter les vadémécums « Co-intervention » et « Chef d’œuvre » ne constituent pas vraiment des formations.


Remontées rapides 

De nombreux collègues ne sont pas satisfaits : Co-intervention chronophage, manque de matériel ou salle inadaptée (capacité d’accueil insuffisante, sécurité, …), sentiment de former des professionnels et pas des citoyens, dédoublement en E.G. parfois impossible, que faire en l’absence du co-intervenant, formation insuffisante…

Inspecteurs : Des ressources existent sur Magistère, formation réalisées en juin. Les RDV de carrière ne se feront pas sur les séances de co-intervention. Si une visite se fait en co-intervention, c’est pour observer ce qui fonctionne et/ou pour apporter de l’aide si besoin.

Prochaine réunion : fin janvier 2020


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