CA du CROUS

Le 17/12/2020 à eu lieu le CA du CROUS. Voici l'intervention du Sgen-CFDT Picardie

Mesdames et Messieurs membres de ce Conseil d’Administration, la période que nous vivons est très difficile pour les étudiants et pour les personnels du CROUS devant un « ennemi invisible », le COVID 19, si l’on reprend les propos du Président de la République. Difficile aussi pour les finances de notre établissement avec des pertes d’exploitation énormes qui ont été en partie compensées par des subventions complémentaires depuis les BR1 et BR2 et qui amènent l’exercice 2020 à un résultat positif de + 944 202 euros.

Ce budget 2021 est, quant à lui, construit sur des incertitudes fortes au sujet des recettes. Nous sommes inquiets quant à la prise en charge de nos dépenses qui s’élèvent à 24 179 413 euros sur 20 957 243 euros de recettes attendues, plaçant ainsi un déficit budgétaire de – 3 222 170 euros pour 2021 !

A partir de là, l’équilibre financier s’obtiendrait en début d’exercice par :

  • Un fort prélèvement de notre trésorerie de 5 059 670 euros pour l’amener
    de 9 202 157 euros à 4 142 487 euros.
  • Un fort prélèvement sur notre fond de roulement de 2 949 114 euros.

Tous ces paramètres nous montrent que, malgré l’accompagnement de l’Etat en 2020, notre établissement reste fragilisé en 2021. Si les prévisions d’activités sont exactes, nous aurons besoin, à la fin de l’exercice 2021, d’une nouvelle aide de l’Etat pour équilibrer ce budget déjà déficitaire et qui le resterait même avec une reprise d’activité en fin d’année.

Compte tenu de ce manque de recettes, ce rapport nous projette vers une augmentation des loyers des étudiants qui se ferait dans le cadre des prochaines décisions modificatives sur l’année 2021. Ce point d’actualité sur la précarité
étudiante était très inquiétant avant la crise d’où le gel des loyers depuis juillet 2020 et la précarité s’est malheureusement accentuée avec la pandémie.
Chercher à demander aux étudiants de subir une nouvelle baisse de leur pouvoir d’achat n’aurait pas de sens. En tout état de cause, les étudiants pourront compter sur la solidarité du Sgen-CFDT pendant toute cette période.

Aussi, lors de la présentation du BR1 2020, le Sgen-CFDT avait reconnu les efforts de l’Etat et du CNOUS, Nous reconnaissons également l’effort à travers ce BR2 2020, mais nous vous avions exprimé notre refus total de voir notre masse salariale en lien avec nos effectifs contribuer à ces efforts. Force est de constater qu’à la lecture de ce rapport 2021 notre voix n’a pas été entendue !

Deux mots sur la Masse Salariale et le dispositif des emplois :

  • Si l’on reprend les 5 activités principales du CROUS comme : L’hébergement, la restauration, les bourses, le culturel et les services centraux, les chiffres sont les suivants :
    ETP consacrés
    2020
    ETP consacrés
    2021
    Hébergement 84,92 82,89 (-2,3)
    Restauration 148,60 142,42 (-6,18)
    Bourses 15,96 15,55 (-0,41)
    Culturel 2,09 3,11 (+1,02)
    Services centraux 30,61 35,16 (+4.55)
    Total 282,18 279,13 (-3,05)

D’abord, en 2021, l’activité tournera avec 3,05 ETP en moins par rapport à 2020. Ensuite, on procède à un redéploiement d’ETP qui fera baisser les moyens des 2 activités principales (hébergement et restauration) de -8,48 ETP de moins, ceci au profit du culturel et des services centraux qui eux gagnent + 5,55 ETP.
Nous assistons là à un processus de vase communicant. Rappelons également que nous avons eu une baisse de notre Masse Salariale de 3,75% entre 2019 et 2020.
Nous continuons donc sur la même lancée avec -0,44% de MS entre 2020 et 2021.

Alors, bien évidemment, nos collègues des services centraux et du culturel ont connu une augmentation de leur charge de travail ces dernières années, notre organisation syndicale a toujours dénoncé cette surcharge de travail et ces ETP vont leur donner une bouffée d’oxygène. Mais ce n’est pas en retirant des moyens aux uns pour en donner aux autres que le problème de fond sera réglé.
Si nous pouvons faire du redéploiement aujourd’hui de manière temporaire avec cette baisse d’activité surtout en restauration, dès la reprise normale de notre activité en restauration et en hébergement, il nous faudra revoir le
dispositif. Il ne s’agira pas de reprendre des ETP au culturel et aux services centraux qui ont vu leur charge de travail augmenter (les nouveaux projets de la CVEC, le nombre d’entretiens avec les étudiants et les assistantes sociales qui a augmenté de manière significative et la création d’un service facturier aux services centraux nous le démontrent).

Pour ce qui est du domaine de l’hébergement, ce rapport note que le CROUS d’Amiens a mis fin en 2019 aux conventions de location avec les bailleurs sociaux des résidences Croix-Rompue (12 logements), Saint-Pierre (14 logements) et Hocquet à Amiens (15 logements) et en 2020 à la convention de location de la résidence Drouot (22 logements) à Amiens. Nous avons donc un total de 63 logements rendus, mais nous ouvrons la résidence Delouard en septembre 2020 qui nous procure 106 logements. Ce sont bien 43 logements supplémentaires qui
se rajoutent sur un dispositif d’ETP en baisse. (84,92 ETP en 2020 contre 82,89 ETP en 2021= -2.30).
Les problèmes de fond récurrents sont connus et expliqués dans les bilans sociaux du réseau des œuvres universitaires et scolaires qu’on étudie au CNOUS comme :

  • L’absentéisme.
  •  Les accidents du travail.
  •  Les problèmes des calendriers prévisionnels annuels qui font l’objet de changements intempestifs et qui ne respectent plus la règlementation.
  • Les demandes de temps partiel qui augmentent, permettant aux agents de mieux récupérer.
  • Les licenciements pour inaptitude totale.
  • Les besoins de reclassement pour inaptitude partielle etc…

Je crois que ce budget 2021 ne fera qu’accentuer nos difficultés. Nous en reparlerons à la fin de l’année 2021.
Si le manque d’activité a porté préjudice à notre établissement en 2020, les moyens que vous mettez à notre disposition pour 2021 porteront préjudice à la santé de nos collègues.

Pour ces raisons, la CFDT ne votera pas ce budget qu’elle considère à risques pour les personnels.