Lycées : Une politique ministérielle pour les lycées en difficulté qui reste très floue 

L'annonce de 450 postes supplémentaires à destination des lycées les plus défavorisées, notamment ceux relevant de l'éducation prioritaire, va dans le bon mais doit être précisée.

lycéesEn annonçant au CTMEN que parmi les 4400 postes créés pour le 2nd degré, 450 seront fléchés pour les « établissements qui relèvent de l’Education prioritaire en lycée et ceux qui scolarisent les élèves les plus en difficulté », la ministre n’a répondu que partiellement aux attentes des équipes éducatives en colère en ce début d’année scolaire.

Bien sûr, le Sgen-CFDT ne peut que saluer cet effort supplémentaire consenti, mais il souligne l’absence de réflexion de fond sur ce sujet : quels critères ont été retenus pour distribuer ces postes entre les académies ? Quel référentiel pédagogique sera lié à ces moyens supplémentaires ? Quelle politique d’attribution de moyens au-delà de la rentrée 2017 pour ces établissements qui cumulent les difficultés ?

Une réflexion de fond à mener

Faute d’avoir défini les contours précis de la politique à mener dans les lycées après la réforme du collège de façon générale, et d’avoir en particulier clarifié la place des lycées qui accueillent des flux d’élèves importants issus des réseaux Éducation Prioritaire (REP/REP+), le ministère fait peser un risque de dilution de ces moyens supplémentaires dans l’ensemble des moyens affectés aux académies.

En effet, à cause de l’effet démographique lié aux « bébés de l’an 2000 », beaucoup de lycées sont contraints de fonctionner avec des groupes à 35 élèves. Ils ne réunissent pas objectivement les conditions pour faire réussir tous leurs élèves. Cela rend légitimes et compréhensibles leurs demandes de moyens supplémentaires « liés à la démographie ». Or la part des moyens qui relève de ce critère n’est pas chiffrée. Elle sera donc en concurrence notamment avec la part à affecter pour poursuivre la réforme du collège.

Agir en Comité Technique Académique – CTA

Pour le Sgen-CFDT, il revient donc  aux CTA d’être vigilants :

  • sur l’attribution réelle de l’ensemble de ces moyens fléchés aux lycées ciblés par les critères ministériels. En effet, soit la liste de ces lycées est déjà établie et elle doit être communiquée rapidement (avec les critères qui ont permis de les désigner) soit elle reste à définir dans les académies et il reste peu de temps pour le faire.  Dans ce cas, il sera pertinent de réunir des groupes de travail spécifiques avant de faire voter les comités techniques académiques (CTA)
  • sur l’utilisation de ces moyens qui doivent viser plus particulièrement les élèves qui sont issus des réseaux d’Éducation prioritaire REP/REP+. En effet au delà de l’attribution de moyens aux établissements, c’est la mise en place de dispositifs pédagogiques adéquats, adaptés à la réalité de chaque lycée, qui permettra d’améliorer les conditions de réussite des élèves. Le Sgen-CFDT persiste dans sa demande de discussions sur l’écriture d’un référentiel pédagogique pour ces lycées repérés.

  • Sur la transformation de ces moyens en mesures concrètes, en vérifiant par exemple que les postes créés sont réellement pourvus, ou que les moyens ne sont pas distribuées en heures supplémentaires qui alourdissent la charge de travail des enseignants sans permettre de transformer les pratiques dans la classe.

Le Sgen-CFDT a d’ailleurs demandé que le CTMEN ait un retour sur ces affectations de moyens après les CTA.