Unité de la République derrière son École après l’attentat et assassinat de notre collègue

Au lendemain de l’assassinat de notre collègue professeur d’histoire-géographie au collège de Conflans-Sainte-Honorine, attentat contre l’École de la République, les organisations syndicales étaient réunies au ministère de l’Éducation nationale.

La fédération Sgen-CFDT était représentée par Claire Bonhomme, conseillère fédérale et secrétaire générale du Sgen-CFDT de l’académie de Versailles, et Catherine Nave-Bekhti, secrétaire générale de la fédération.

Ce n’est pas seulement la communauté scolaire mais toute la communauté nationale qui est frappée et bouleversée

Le Premier Ministre était présent avec le ministre de l’Éducation nationale pour partager avec les représentant.e.s des personnels de l’Éducation nationale l’effroi, l’indignation après l’assassinat sauvage de Samuel Paty.

Le Premier Ministre, comme le président de la République dès le 16 octobre au soir, a affirmé que ce n’était pas seulement la communauté scolaire mais toute la communauté nationale qui était frappée, et bouleversée. Il a affirmé sa solidarité totale avec les enseignant.e.s et l’ensemble des agents de l’Éducation nationale. Il a rappelé que la laïcité est la colonne vertébrale de la République et que l’École est le cœur de la République. Il a aussi affirmé que l’État serait ferme contre le terrorisme et l’islamisme radical. Il a appelé à l’unité et à la cohésion nationale.

Jean-Michel Blanquer a ajouté qu’il fallait être dans l’action, incarner la force de la République pour faire face à des gens déterminés contre la République et pour ne pas céder à la terreur.

Être ferme face à l’islamisme radical et au terrorisme qui se déploie dans son sillage, mais aussi veiller à l’unité de la nation

Comme toutes les organisations syndicales présentes, le Sgen-CFDT s’est exprimé à cette occasion.

Nous avons salué l’organisation quasi immédiate de cette rencontre, nécessaire dans un contexte aussi douloureux et grave. Nous avons salué aussi la présence du Premier Ministre et ses propos, après ceux, déjà extrêmement clairs du président de la République la veille. Cela témoigne que l’État est derrière son École, ses personnels, et qu’il a la volonté à la fois d’être ferme face à l’islamisme radical et au terrorisme qui se déploie dans son sillage, mais aussi de veiller à l’unité de la nation.

Comme dans nos expressions fédérale et syndicale de la veille :

 

A travers notre collègue, c’est bien l’École et la République qui sont attaquées

Nous avons salué la mémoire de notre collègue sauvagement assassiné, nous avons affirmé notre soutien à sa famille, à ses proches et à toute la communauté éducative de Conflans-Saint-Honorine. Pour nous, à travers notre collègue c’est bien l’Ecole et la République qui sont attaquées.

Le Sgen-CFDT souhaite un hommage officiel et l’organisation de moments de recueillement organisés par les communautés éducatives.

Comme la FSU et l’UNSA, nous avons souhaité qu’un hommage officiel puisse être rendu à Samuel Paty, si sa famille en est d’accord. Nous avons demandé au gouvernement de ne pas laisser les deux semaines de congé scolaire qui s’ouvrent sans un discours toujours clair, et d’unité suite à cet attentat qui ravive des plaies qui ne cicatrisent pas.

Nous avons aussi demandé que le ministère de l’Éducation nationale prépare, dans le dialogue avec les organisations syndicales, la rentrée du 2 novembre. Dès le 2 novembre, il est souhaitable que des moments symboliques, de recueillement, puissent être organisés par les communautés éducatives.

Il faut aussi qu’elles disposent de temps pour organiser collectivement des moments, plus longs, peut-être pas tous au même moment et exactement de la même forme.

Ce seront des moments qui permettront de réunir, d’apaiser sans taire la gravité de cet attentat et pour continuer inlassablement le travail d’éducation à la laïcité, à la liberté, à la liberté d’expression et à la liberté de la presse, à la construction de l’esprit critique, pour l’appropriation par tous les élèves des valeurs et principes de la République.

C’est par l’éducation que l’École permet à tous les enfants de s’émanciper

Pour cela, un cadre, des contenus, des formations seront utiles, mais nous ne partons pas de rien. L’Éducation nationale dispose de ressources qu’il faut mobiliser, et il faut que les équipes disposent de temps pour s’en emparer collectivement et construire la démarche dans le temps, dans les écoles et établissement.

Les enseignant.e.s sauront s’adapter à l’âge des élèves, et il faudra permettre aux élèves de participer à la construction de ces moments. En réunissant par exemple le conseil de la vie lycéenne, le conseil des délégués il est possible de préparer avec eux les moments et les démarches à mettre en œuvre pour ne rien céder au terrorisme et à l’obscurantisme et faire du commun.

Continuer de lutter contre le terrorisme et l’islamisme radical et à construire le suivi des signaux et la protection des personnes…

Enfin, nous avons appelé le gouvernement à continuer de lutter contre le terrorisme et l’islamisme radical et à construire le suivi des signaux et la protection des personnes et singulièrement des personnels des services publics lorsque ces signaux témoignent que des appels à la haine, à la violence, voire au meurtre sont publiés, terreau du passage à l’acte possible d’un fanatique haineux.

Continuer à lutter contre les amalgames entre islamisme radical et islam.

Nous avons aussi appelé le gouvernement à continuer de lutter contre les amalgames entre islamisme radical et islam. L’École et la République doivent se garder de ces amalgames et des logiques d’exclusion qui s’expriment déjà. Amalgames et discriminations minent aussi la République.

Réaffirmer que le rôle de l’École est d’éduquer pour émanciper tous les enfants et jeunes qui lui sont confiés.

Il faut l’unité de la Nation derrière son École, ses enseignant.e.s et tous ses personnels. Il faut réaffirmer que le rôle de l’École, notre rôle d’éducateurs et éducatrices est d’enseigner, d’éduquer pour émanciper tous les enfants et jeunes qui nous sont confiés.

C’est ainsi que l’école contribue et contribuera encore à construire le vivre ensemble, à permettre à tous les enfants de construire leur avenir dans la République, d’y vivre dans les valeurs et les principes clés de notre démocratie et de notre République.

Le Sgen-CFDT appelle à participer aux rassemblements qui sont organisés à Paris et localement

Un rassemblement aura lieu dimanche 18 octobre à 15h à Paris, Place de la République, et tous les syndicats et leurs adhérents sont évidemment invités à participer à tout ce qui pourrait s’organiser localement.

Rassemblement hommage à Samule Paty - attentat


 

  • Communiqué de presse de la CFDT