L’éducation, un domaine partagé qui ne peut pas se faire sans les personnels

Déclaration liminaire conjointe du Sgen-CFDT et de la FEP-CFDT au CSE du 14 septembre 2023.


Alors que le président affirme que l’éducation fait partie du domaine  réservé,  les fédérations SGEN et Fep CFDT réaffirment que c’est un domaine qui doit être  partagé avec toutes ses parties prenantes, parties prenantes qui sont réunies ici, aujourd’hui au conseil supérieur de l’éducation.
Quel mépris pour l’ensemble des membres du CSE, de voir le Président vouloir réformer le système éducatif  par une flopée d’annonces  sans jamais tenir compte de leurs expertises. Une telle démarche est vouée à l’échec et amène à des annonces hors-sol loin des préoccupations des personnels, des élèves et de leurs parents.

Les fédérations CFDT de l’Éducation émettent le vœu que les recommandations de la commission spécialisée sur le calendrier scolaire seront respectées et mises en œuvre.

L’École ne peut se faire sans les personnels .

Ils réclament respect et reconnaissance de leur investissement au service des élèves. Ils n’ont pas besoin de ce flot continu d’injonctions parfois contradictoires et majoritairement déconnectées de la réalité de nos collègues venant tantôt du Président, tantôt de la Première ministre, parfois du Ministère de l’Éducation nationale.

Nos collègues ont besoin de sérénité pour exercer leurs métiers ; nos collègues ont besoin que leur travail de préparation de la rentrée et de leur année ne soit pas réduit à néant par des injonctions tardives.sans les personnels

Quelques jours après le début de cette année scolaire, nous sommes déjà saisis de démissions, de demandes de rupture conventionnelle, alors même que les concours n’ont pas permis de recruter l’ensemble des enseignants nécessaires.

A vouloir toujours charger la barque des missions des personnels, on s’expose à dégrader encore des conditions de travail déjà difficiles.

Nous persistons à dénoncer l’intensification du travail, renforcée par le Pacte et la mise en place du SNU sur le temps scolaire, par exemple.

La CFDT souhaite une amélioration du système éducatif. Mais elle ne peut se réaliser qu’avec les acteurs, au plus près des réalités de terrain et des expertises.  Cette amélioration ne peut être synonyme de retours à de vieilles recettes, parfois un peu rances, sans aucun lien avec le monde dans lequel nous vivons. Les enjeux sont nombreux. Citons ici le dérèglement climatique et les inégalités scolaires.

L’éducation, des préoccupations partagées par le public et le privé

La Fep et le SGEN CFDT revendiquent une politique de mixité sociale et scolaire plus volontariste et assumée. La Fep et le SGEN CFDT demandent de moduler les dotations des établissements d’un bassin de formation, publics comme privés en fonction de l’écart par rapport à l’IPS moyen du territoire, en accompagnant les familles et les personnels dans ces évolutions.

Il ne s’agit donc pas d’opposer de façon caricaturale le privé et le public, en disant par exemple, comme le Président, « On a 12 millions d’heures perdues par an à cause des absences non remplacées ; voilà pourquoi certains parents se tournent vers les établissements privés. ». Par cette phrase, il dénigre le public au profit d’un privé idéalisé.
Non, monsieur le Président, l’absence d’enseignant·es touche aussi le privé.
Le manque d’attractivité du métier, les conditions de travail dégradées, la surcharge des tâches expliquent en grande partie les absences pointées du doigt.
Non monsieur le Président, il n’y a pas 12 millions d’heures perdues.
Et pour rappel, plus de la moitié des enseignants ne sont jamais absents pour congé maladie ordinaire, 1/4 ne le sont qu’une fois à l’échelle d’une année scolaire, 20% de leurs arrêts maladie ayant pour origine des troubles de la voix.

Ce ministère ne peut pas tout, l’École ne peut pas tout, les  politiques éducatives et de jeunesse seules ne peuvent pas tout. Mais notre ministère doit prendre  toute sa responsabilité, et exiger toute sa part pour que les politiques éducatives  en France dénouent les fils de la reproduction sociale, réduisent  l’assignation identitaire, sociale et territoriale. Il en va de notre cohésion sociale et de l’unité de la République.