Le Service National Universel fait toujours fausse route sur les politiques éducatives et de jeunesse

Cela fait plusieurs semaines que les décisions sur le devenir du service national universel sont annoncées comme imminentes. Différentes hypothèses circulent, mais c’est le flou qui domine autour d’un dispositif dont le Sgen-CFDT critique depuis toujours la pertinence.

Le service national universel : un projet en évolution porté par le gouvernement depuis plusieurs mois

Le candidat puis président Emmanuel Macron affirme depuis 2017 sa volonté de mettre en place un service national universel (SNU). Il considère que le SNU est le dispositif qui doit notamment permettre de faire cohésion au sein de la jeunesse et de la société, d’être vecteur de mixité sociale et d’engagement pour mieux lutter contre les stéréotypes et préjugés, et pour que tous les jeunes s’approprient les valeurs de la République. Ces objectifs peuvent paraître généreux et louables, mais pour le Sgen-CFDT, le SNU n’est pas la réponse à des enjeux au demeurant très mal analysés. D’autant que toute un partie du discours sur le SNU revient à nier ou minorer le rôle de l’École mais aussi de l’ensemble des associations d’éducation populaire en direction de la jeunesse.

Un dispositif encore flou mais qui ne convainc pas

Le Sgen-CFDT n’est donc pas favorable au SNU, ni en termes de politique éducative et de jeunesse, ni en termes d’impact sur le travail des personnels de la Jeunesse et des sports et de l’Éducation nationale. La dimension militariste donnée au SNU lors de sa mise en œuvre pour les jeunes volontaires, les difficultés opérationnelles de mise en œuvre, la position autoritaire dans la construction des contenus et des séjours, au détriment des partenariats locaux,  ont conforté cette position.

Pour le Sgen-CFDT, ce qui est urgent et nécessaire c’est de construire et financer des politiques éducatives et de jeunesse cohérentes et financées et pour cela faire avec les acteurs et actrices de l’éducation. Le gouvernement voudrait mettre des milliards dans le SNU alors que le système éducatif est plus fragile que jamais, alors que les politiques de jeunesse sont délaissées et que les associations d’éducation populaire sont de moins en moins soutenues par l’État.

La mise en place de l’obligation va à l’encontre de la notion même d’engagement.

Le SNU fait fausse route sur les politiques éducatives et de jeunesse. Il serait temps de reprendre le sujet à l’endroit, sans plaquer sur les jeunes une vision éculée.