Infirmier-es de l’Éducation Nationale : pour le droit au master de pratiques avancées

À partir de la rentrée 2018, les infirmier·es qui ont trois années d’activité pourront accéder au diplôme d'État d'Infirmier en Pratique Avancée (IPA), et ainsi acquérir plus de responsabilités. Le Sgen-CFDT dénonce le fait que les infirmier·es de l'Éducation nationale ne puissent y avoir accès.

Le Sgen-CFDT dénonce le refus par l’Éducation Nationale de donner accès au master « IPA » aux infirmier·es de l’Éducation nationale qui en font la demande.

En effet, dans leurs pratiques quotidiennes, les infirmier·es EN sont directement concerné·es par les pratiques avancées, surtout dans le contexte de pénurie médicale.

Les pratiques avancées

La loi de modernisation de notre système de santé a fait le choix de proposer aux infirmier·es un master de pratiques avancées.

Les infirmier·es de l’Éducation Nationale sont souvent très isolé·es dans leurs établissements et, face à la grande pénurie des médecins de l’Éducation Nationale ainsi qu’aux déserts médicaux, elles et ils sont particulièrement concerné·es par ce master :

Ce dernier permet en effet d’améliorer l’accès aux soins, de réduire le temps médical sur des pathologies ciblées, et d’acquérir des connaissances nécessaires à la prise de décisions complexes.

Les pratiques avancées, c’est quoi ?

  • C’est la possibilité de prescrire des produits de santé non soumis à la prescription médicale, de prescrire des examens complémentaires et de renouveler ou adapter des prescriptions médicales,
  • C’est orienter, éduquer, dépister et réaliser des actions de prévention,
  • C’est réaliser une surveillance clinique et paraclinique par une analyse plus fine et plus précise.

Qui est concerné ?

Les infirmier·es ayant obtenu un diplôme d’État et ayant un exercice professionnel supérieur à 3 ans peuvent accéder, dans le cadre du LMD, au master de pratiques avancées.

Dans sa pratique quotidienne, l’infirmier·e EN prend en charge des élèves souffrant de pathologies chroniques ciblées dans les pratiques avancées.

En quoi cette amélioration des pratiques concerne les infirmier·es de l’Éducation Nationale?

Dans la liste des actes techniques possibles en pratiques avancées, les infirmier·es EN peuvent effectuer les actes nécessaires au suivi et à l’amélioration de la prise en charge d’élèves souffrant de pathologies identifiées, tels que :

  • demander et prescrire des examens de biologie,
  • renouveler et adapter des prescriptions médicales,
  • effectuer des prélèvements de sang,
  • réaliser le recueil aseptique des urines,
  • réaliser et surveiller des pansements spécifiques,
  • réaliser l’ablation de dispositifs de contention et d’immobilisation,
  • poser des bandages de contention,
  • renouveler et retirer des pansements médicaux,
  • donner des conseils hygiéno-diététiques adaptés,
  • réaliser des ECG,
  • prescrire des dispositifs d’aide à la déambulation (cannes, béquilles, fauteuils roulants manuels),
  • prescrire des prélèvements biologiques (hémogramme, ECBU, glycémie, glycosurie).

Revendications du Sgen-CFDT

Face à la pénurie des médecins de l’EN et face aux déserts médicaux, les connaissances acquises grâce au master de pratiques avancées permettraient une amélioration de la prise en charge des élèves et un meilleur suivi.

Le Sgen-CFDT demande donc à l’Éducation Nationale de faciliter l’accès à ce master aux infirmier·es désireux·ses de s’y présenter, et de répondre ainsi enfin à l’obligation du Développement Personnel Continu (DPC). Ce master pourrait parfaitement s’inscrire dans ce cadre : le développement personnel continu a pour objectif le maintien et l’actualisation des compétences ainsi que l’amélioration des pratiques. Il est obligatoire pour l’ensemble des professionnels de santé.

Le master de pratiques avancées est donc une formation d’amélioration des pratiques  qui répond parfaitement à l’obligation du DPC, mais les employeurs restent très discrets sur cette obligation.

Ce master permettrait aussi une meilleure reconnaissance de la spécificité de l’exercice de la profession d’infirmier·e de l’Éducation Nationale et permettrait de réduire les inégalités d’accès aux soins avec une expertise renforcée.

Notre organisation syndicale, fière de défendre et de représenter l’ensemble des personnels, milite pour un travail collaboratif qui serait renforcé par les pratiques avancées.