L'organisme paritaire Transitions Pro Hauts de France et les Sgen-CFDT NPC et Picardie ont rencontré le Recteur et la Secrétaire Générale de l'académie d’Amiens le mercredi 15 janvier pour lui exposer leur projet d'expérimentation d'un dispositif de reconversion professionnelle sécurisé.
Présentation du projet
Nous revendiquons un droit à la reconversion pour les agents du secteur public pour :
📌 Donner la possibilité à tout agent entré dans l’Éducation Nationale de la quitter.
📌 Permettre une égalité de droits à la reconversion avec les salariés du secteur privé.
📌 Permettre d’entrevoir un nouvel avenir tout en répondant aux besoins des entreprises en territoire.
📌 permettre la sécurisation de la transition professionnelle.
Nous revendiquons une expérimentation pour les 4 années à venir :
✅ pour 100 agents de l’Education Nationale de la région Hauts de France.
✅ un accompagnement dans le montage du projet ( une demande réaliste, qui correspond aux besoins d’emplois des territoires).
✅ une formation jusqu’à 1200 heures (de 3 mois à un an) financée par l’organisme paritaire Transitions Pro Hauts De France.
✅ le maintien du salaire pendant toute la période de formation.La
✅ la possibilité, si la personne change d’avis à l’issue de la formation, de retrouver son poste d’origine.
Pourquoi ce projet ?
📌 Notre syndicat est de plus en plus sollicité par des collègues qui aspirent à un changement de vie professionnelle,
pas seulement pour une autre administration publique, mais aussi pour un autre emploi, ou pour se lancer dans l’entrepreneuriat : ils veulent voir autre chose, en ont assez…Mais c’est assez rare qu’ils franchissent le pas ou qu’ils aillent jusqu’au bout de leurs démarches car il y a beaucoup de freins: crainte de perdre un emploi sécurisé, un salaire, une certaine condition de vie pour un avenir incertain. Ils ont besoin d’obtenir des réponses à leurs questions et d’être sécurisés.
📌 Une baisse d’attractivité de nos métiers :
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- les jeunes n’envisagent pas un engagement de carrière de plusieurs décennies, ils souhaitent pouvoir sortir de la Fonction Publique comme ils y sont rentrés.
- les salaires ne sont pas attractifs.
📌 Une baisse du nombre de postes, liée à la baisse démographique et aux choix de politique éducative du gouvernement.
📌 Plusieurs indicateurs témoignent d’un malaise au travail dans nos métiers :
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- La démission de stagiaires enseignant.e.s.
- La demande croissante d’entretiens pour un accompagnement individuel avec la psychologue du travail du rectorat ( difficultés à concilier vie professionnelle et vie personnelle, difficultés professionnelles, difficultés d’adaptation à un changement, un épuisement professionnel, baisse de motivation au travail …).
- La multiplication des burn-out.
📌 Les possibilités de reconversions professionnelles sont faibles dans la fonction publique :
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- des procédures permettant des reconversions professionnelles existent mais elles sont peu nombreuses et peu de personnels en bénéficient( mise en disponibilité pour convenances personnelles, dont certaines ont pour objet la reprise ou création d’entreprise, détachements , demande de rupture conventionnelle depuis 2020 (expérimentation envisagée pour une période de 6 ans, jusqu’au 31 décembre 2025). La rupture conventionnelle ne constitue en aucun cas un droit pour l’agent qui en fait la demande. Compte personnel de formation (CPF).
Transitions Pro, un outil paritaire qui fonctionne.
✅ le dispositif Transitions Pro fonctionne depuis 2020.
✅ Pour en savoir plus sur le dispositif, c’est là.
L’audience auprès du rectorat d’Amiens
Notre délégation était composée de Sébastien Lequien, Co-Secrétaire Général du Sgen-CFDT Picardie, de Catherine Bodet, Secrétaire Générale du Sgen-CFDT Nord Pas de Calais et de Christophe Courquin, président de Transition Pro HDF et militant CFDT .
Nous avons pu présenter le dispositif et avons demandé son expérimentation au sein de l’Education Nationale de notre académie et de celle du Nord Pas de Calais (cette démarche avait également été faite auprès du Rectorat de Lille).
Nous avons été reçus par le recteur du rectorat d’Amiens, Pierre Moya, et par la Secrétaire générale, Catherine Bellet-Lemoine. Les échanges ont été très constructifs et l’accueil très positif. Voici l’essentiel de ce qui a été dit:
– le recteur a partagé nos constats de départ sur les besoins de mobilité des personnels et des faibles possibilités proposées par l’Education Nationale pour y parvenir.
– le recteur a exprimé le besoin de réversibilité, à savoir d’un accompagnement de salariés du privé pour intégrer l’Education nationale. Christophe Courquin y a répondu favorablement, en expliquant que l’Association Transitions pros pourrait, dans le cadre de la négociation sur le contenu de l’expérimentation, également y inscrire une réversibilité de l’accompagnement pris en charge par ATP: des agents de l’EN vers le privé et des salariés du privé vers l’EN. Ceci nous semble être un point important comme argument à porter pour l’acceptation du projet.
– le recteur a exprimé une inquiétude, tout à fait légitime, pour les disciplines en tension, par exemple l’allemand si un enseignant d’allemand souhaitant bénéficier du dispositif sans qu’un.e remplaçant.e puisse lui être trouvé pendant sa formation. Christophe Courquin l’a rassuré en précisant les délais longs, à la fois d’instruction d’un dossier Transitions Pros (de plusieurs mois), et également avant que la personne trouve un emploi après sa formation (plusieurs mois également), ce qui laisserait du temps à l’institution pour se retourner et trouver une solution de remplacement.
– enfin, l’Education nationale aurait une place dans les commissions paritaires Transitions Pros étudiant les dossiers de demandes, ce qui a semblé être un point positif pour le recteur.
Suite à cette réunion, une nouvelle audience va être demandée à la rectrice de Lille, demande motivée par la nécessité de rencontrer les décideurs politiques de l’académie et non uniquement des personnels RH comme cela a été le cas le 2 décembre dernier, et également qu’étant donné que l’académie d’Amiens est prête à poursuivre les échanges au sujet d’une expérimentation à échelle régionale, le positionnement de l’académie de Lille est nécessaire.