Alerte sociale intersyndicale : les revendications et les réponses du DASEN de la Somme

Suite au dépôt d’une alerte sociale intersyndicale 1er degré concernant la crise sanitaire, les quatre organisations syndicales (Sgen-CFDT Picardie, Se-UNSA 80, Snuipp-FSU 80 et Snudi-FO 80) ont été reçues par le DASEN de la Somme ce lundi 10 mai.

Cette entrevue s’est poursuivie par une conférence de presse devant le Rectorat pour évoquer nos revendications et les réponses apportées par le DASEN. Voici les informations à retenir :

Nos revendications dans la notification d’alerte sociale envoyée au DASEN de la Somme ici

Vaccination

Notre revendication : Un accès immédiat et prioritaire à la vaccination pour l’ensemble des personnels volontaires, quel que soit leur âge, qui sont en contact avec les enfants, en particulier les enseignant-es, Atsem, AESH, AED et Services civiques ;

Le DASEN nous confirme qu’une priorité n’a été accordée qu’aux seuls personnels de plus de 55 ans conformément aux directives nationales et que pour les personnels en deçà de cet âge, il ne pouvait faire davantage. Il envisage de demander aux services de l’Etat que des créneaux soient réservés pour eux le mercredi ou en fin de journée…

Le Sgen-CFDT a fait savoir que cette réponse était loin d’être satisfaisante. Pour laisser les écoles ouvertes coûte que coûte, il est essentiel de protéger les personnels mais force est de constater que le Ministère ne s’en préoccupe que très peu… Le Sgen-CFDT a demandé à ce qu’au moins les enseignants qui réussissent à obtenir un rendez-vous pour se faire vacciner puissent bénéficier d’une autorisation spéciale d’absence. Au regard du manque de remplaçants, ils ne pourront accorder ce genre d’ASA qu’au cas par cas. A suivre donc…

Tests

Notre revendication : Une politique de tests qui, au-delà des campagnes planifiées, permette le dépistage systématique et immédiat de l’ensemble des élèves d’une école où un cas positif aurait été identifié.

Le DASEN nous répond que les campagnes de dépistage dans les écoles demandaient une préparation importante en amont (détermination en lien avec l’ARS des écoles ciblées en fonction de l’incidence dans les territoires, organisation en lien avec les labos, distribution et recueil des formulaires d’autorisation…) et que ça ne pouvait malheureusement pas être plus réactif. Ces tests salivaires seront plus nombreux que lors de la précédente période notamment parce qu’ils seront étendus aux collèges qui verront disparaître à terme les campagnes de tests antigéniques moins facilement acceptés par les familles.  Le DASEN a ajouté que les contraintes techniques rendaient impossibles le testing général d’une école dès l’apparition d’un cas positif.

Le Sgen-CFDT Picardie a dénoncé le protocole actuel qui n’impose pas (mais se contente de « vivement recommander »), après l’isolement d’une classe de maternelle, la présentation d’un test négatif pour le retour des élèves alors que c’est le cas pour les élèves d’élémentaire. Incroyable et très peu respectueux pour les personnels qui y travaillent que ça soit dans les écoles maternelles  (où les enfants ne sont pas masqués), qu’on allège le plus le protocole…. Mais le Ministère n’en est pas à une incohérence près ! Le DASEN nous dit se contenter d’appliquer ce qui est prévu mais fera remonter cette colère au Ministère…

Concernant les autotests pour les personnels, le DASEN nous a confirmé qu’environ 400 personnels n’avaient toujours pas été destinataires de ces derniers et que ça devrait arriver la semaine prochaine (en même temps que le réassort nécessaire puisqu’une boîte couvre les besoins pour 2,5 semaines). Pour les personnels qui n’en seraient pas destinataires comme prévu à l’avenir, il faudra en informer :

  • La DSDEN pour les personnels 1er degré par un mail à la circonscription
  • Le Secrétariat général du rectorat pour les collèges

 

Remplacement et recrutement

Notre revendication : Un recrutement immédiat sur la liste complémentaire, seule solution efficace pour pallier le manque de moyens de remplacement lié à la pandémie ;

Cette revendication portée nationalement et localement depuis octobre n’est toujours pas entendue par le Ministère ce qui conduit aujourd’hui l’Education nationale à ne pas être en capacité de couvrir tous les besoins. Le DASEN nous répond que le Ministère a fait le choix de recourir à un recrutement de contractuels (contrats précaires de quelques mois avec aucune perspective derrière) et que le département de la Somme a eu l’autorisation de recruter 10 Equivalents Temps Pleins (ETP) pour pallier au manque de remplaçants en supplément des 10 qu’il leur était possible de recruter dès janvier. Le problème est que l’Administration n’a pu trouver que 3 personnes sur les 18 ETP qu’il était possible de recruter (ndlr :au regard de l’attractivité du contrat ce n’est nullement étonnant). Le Sgen-CFDT Picardie a dénoncé ce manque d’anticipation du Ministère qui risque fort de nous mettre encore en difficulté à la rentrée de septembre.

 

Matériel et équipement nécessaires

Notre revendication : Un renforcement du protocole sanitaire, notamment sur les points suivants :

  • L’équipement des locaux en capteurs de CO2 ;
  • La fourniture de masques chirurgicaux aux élèves et aux personnels.

Concernant l’équipement en capteurs de CO2, le DASEN nous dit que ça relève des collectivités et que certaines ont commencé à installer ou à prévoir ce genre d’équipement. A Amiens par exemple, 52 cantines scolaires en sont ou en  seront équipées (ils ont opté pour le modèle à 200€, les prix étant très variables).

Le Sgen-CFDT Picardie est intervenu pour dénoncer la façon dont le Ministère se dédouanait de ses responsabilités en termes de protection puisqu’il ne prévoit aucune aide financière aux collectivités qui seront nombreuses à ne pas pouvoir assumer les coûts engendrés.

Concernant les masques chirurgicaux pour les personnels, le DASEN dit que ce n’est pas à l’ordre du jour puisque le Ministère a récemment fait parvenir des lots de masques en tissu aux académies. Les syndicats ont tous dénoncé la qualité des derniers en date qui s’adaptent très mal et sont étouffants et ont fait part de leur inquiétude si une canicule devait se présenter d’ici la fin de l’année scolaire avec de tels masques…

 

Enseignement de la natation/Non brassage et consignes à respecter en cas d’enseignant non remplacé

Notre position : le Sgen-CFDT sera également vigilant quant à la pression qui pourrait être mise sur les équipes confrontées à des situations intenables :

  • liées à l’enseignement de la natation. Le Sgen-CFDT Picardie a réaffirmé au DASEN son soutien aux équipes qui estiment que les conditions sanitaires ne sont toujours pas réunies pour assurer cette activité en toute sécurité ;
  • en cas d’absence d’un enseignant non-remplacé. La suspension de l’accueil des élèves en pareille circonstance, prévue par le protocole, risque de mettre en difficulté les équipes, et au premier chef les directrices et directeurs d’école. Le manque de moyens humains à disposition des écoles pour encadrer les élèves est d’autant plus patent en cette période de crise. Cette insuffisance de moyens, notamment liée à un refus de recrutement sur la liste complémentaire du CRPE, ne saurait avoir pour conséquence une mise en responsabilité des enseignants en cas de défaut de surveillance.

Concernant l’enseignement de la natation, le DASEN nous dit qu’il est effectivement à nouveau permis par le nouveau protocole mais qu’il a donné consigne aux IEN, le vendredi 7 mai dernier, de ne mettre aucune pression sur les équipes qui jugeraient que les conditions sanitaires ne sont pas réunies pour mener cet enseignement. Si vous constatez le contraire, n’hésitez pas à nous contacter !

Concernant la conduite à tenir dans le cas d’un collègue enseignant non remplacé, le DASEN nous dit que les écoles doivent en amont, dans leur plan de continuité pédagogique, prévoir des modalités d’accueil temporaire pour les enfants en attendant l’arrivée du remplaçant ou des parents. Les organisations syndicales ont fait savoir que dans les écoles il y avait un enseignant pour une classe et pas davantage et qu’il serait compliqué de trouver des personnels qui n’existent pas.

Le DASEN a fait valoir le principe de réalité et a fait savoir qu’une organisation pouvait être trouvée :  – en laissant les enfants avec une ATSEM ou un emploi civique dans une classe voisine de celle d’un enseignant de l’école avec la porte ouverte,

  • en les accueillant dans la cour sous la surveillance d’un personnel en attendant
  • en s’arrangeant avec les personnels des collectivités (et en accord avec les personnes concernées) pour qu’ils puissent éventuellement rester le temps de la prise en charge par les parents ou le collègue brigade.

Le DASEN a précisé que dans la situation où des parents ne peuvent revenir chercher leurs enfants avant un long moment, et si l’école est en difficulté pour assurer l’accueil de ces enfants, il faudra contacter la circonscription pour trouver une solution.

Le DASEN nous a assurés du soutien de l’Etat à ses personnels en cas de problème (accident alors que la surveillance est effectuée par un personnel ne relevant pas de l’Education nationale par ex).