Atouts et limites de l’évaluation en CCF dans la voie professionnelle

Le Contrôle en Cours de Formation (CCF) est un mode d’évaluation certificative de compétences terminales réalisé par les enseignant·es quand les élèves ont atteint le niveau requis. Est-il aussi mauvais que certains veulent le laisser croire ? Réflexions du Sgen-CFDT.

Évaluer dans la durée ?

Discipline par discipline, c’est le cas, puisque l’enseignant·e décide de la période du CCF. Cependant, la multiplication des épreuves de CCF sous diverses formes (épreuves pratiques, orales, écrites, sur dossier, sur table, individuelles, collectives…) dans toutes les disciplines ou presque amène, de fait, à répartir beaucoup d’épreuves sur des périodes concentrées (milieu et fin d’année scolaire).

Rapprocher évaluation et formation ?

C’est notamment vrai dans l’enseignement professionnel, où le guide d’équipement à respecter lors de l’ouverture d’une section précise le type de matériel dont le lycée doit s’équiper. Mais il est impossible d’avoir un équipement uniformisé sur tout le territoire. L’évaluation en épreuve ponctuelle terminale, commune à tous les bacheliers d’une série professionnelle, est alors inconcevable.

La revendication « ce n’est pas un diplôme national » car c’est l’enseignant·e qui élabore des situations d’évaluation pour ses élèves, nie le professionnalisme des collègues. L’enseignant·e respecte le référentiel de certification, et le règlement d’examen, évalue ses élèves en y associant des professionnels, complète une grille officielle contraignante. L’ensemble des documents est consigné dans un dossier, à disposition des corps d’inspection et du jury d’examen, permettant ainsi de vérifier que ce n’est pas un diplôme à la carte.

C’est le temps passé à la construction des situations, à l’évaluation, au travail administratif – tâches chronophages et non reconnues financièrement – qui soulève les critiques judicieuses.
L’enquête réalisée en 2014 montrait déjà la surcharge de travail pour les collègues évaluant en CCF.

 

Les activités professionnelles sont évaluées en compétences, elles-mêmes définies en savoir-faire et savoirs associés. Une compétence est donc ce que l’apprenant sait faire, dans une situation plus ou moins complexe, en mobilisant des savoirs (connaissances), des savoir-être (attitudes), des savoir-faire (capacités) et les ressources de l’environnement de travail.

évaluation par compétence

Limite de l’évaluation en CCF

Évaluer des compétences lors d’une ou plusieurs épreuves ne permet pas d’apprécier au long cours les progrès, l’apprentissage et la maitrise des gestes professionnels. La période de confinement a aussi accentué ce constat.
Une évaluation continuée par compétences, avec création d’un portfolio, comme cela se fait déjà partiellement pour le Bac Pro MELEC (Métiers de l’électricité et de ses environnements connectés) serait une solution. Ce portfolio permettrait aussi d’intégrer la formation tout au long de la vie et la Validation des Acquis de l’Expérience.